EI : Pour M. Fabius, des actions communes avec l’armée syrienne sont possibles si Assad quitte le pouvoir

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a eu l’occasion de clarifier les propos qu’il avait tenus sur les ondes de RTL, le 27 novembre, lors d’un entretien accordé ce jour à France Inter.

La semaine dernière, alors qu’il était l’invité de la radio de la rue Bayard, M. Fabius avait affirmé que, contre l’État islamique (EI ou Daesh), il n’y avait que « deux série de mesures », à savoir les « bombardements » et « des forces au sol, qui ne peuvent pas être les nôtres, mais qui peuvent être à la fois des forces de l’Armée syrienne libre, des forces arabes sunnites, et pourquoi pas des forces du régime et des kurdes également bien sûr ».

Même le patron du Quai d’Orsay a publié un rectificatif peu après, certains y virent un revirement, d’autant plus que cette déclaration avait été faite au lendemain de la rencontre en le président Hollande et son homologue russe, Vladimir Poutine, ce dernier soutenant le régime de Bachar el-Assad.

Cela étant, la position française n’a pas bougé sur les grandes lignes. Ainsi, au micro de France Inter, M. Fabius a précisé qu’une éventuelle collaboration avec les forces armées syriennes contre Daesh n’est pas envisageable tant que Bachar el-Assad restera en place.

« Si on arrive à une transition politique et que ce n’est plus Bachar qui dirige l’armée syrienne, il peut y avoir des actions communes contre le terrorisme. Mais sous M. Bachar ce n’est pas possible », a ainsi affirmé le ministre. Il est « est évident que ce n’est pas sous la maîtrise de M. Assad que l’armée pourrait être engagée aux côtés de l’opposition modérée », a-t-il insisté.

En mars dernier, lors d’une audition devant les députés de la commission des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie française avait dit être « persuadé » de la nécessité de « dialoguer avec des éléments » du « régime » de Bachar el-Assad.

« Nous pensons donc qu’il convient de trouver une solution (…)comprenant des éléments du régime, afin d’éviter l’écroulement qui a eu lieu en Irak par le passé, avait-il ajouté, précisant qu’il fallait « conserver au régime ses piliers si l’on veut que l’État se tienne et si l’on veut pouvoir compter sur des éléments de l’opposition dite modérée. »

Par ailleurs, Mme le ministre allemand de la Défense, Ursula von der Leyen, s’est dire ouverte à la participation de troupes syriennes à la lutte contre l’EI. « Il y a des parties des troupes en Syrie que l’on peut tout à fait prendre, comme dans le cas de l’Irak où a eu lieu avec succès la formation de troupes locales », a-t-elle affirmé le 29 novembre au soir. Mais, a-t-elle insisté, il n’y aura « pas d’avenir avec Assad, c’est clair ».

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