La DGA récompense des travaux sur les virus, les lasers et la discrétion acoustique des sous-marins

À l’occasion de son 4e Forum Innovation, organisé cette semaine sur le campus de l’École polytechnique, à Palaiseau, la Direction générale de l’armement (DGA) a mis à l’honneur trois jeunes chercheurs pour la qualité de leurs travaux – dont l’intitulé peut paraître obscure – et surtout les applications qui peuvent en être tirées pour les armées.

Ainsi, le premier d’entre-eux, David, a été distingué pour l’étude biochimique et biophysique « des protéines de la machinerie réplicative des paramyxovirus« , dont fait partie les virus de la rougeole et les Hénipavirus, ces derniers étant « hautement pathogènes » et responsables d’épidémies d’encéphalites en Asie.

« Ces travaux de recherche fondamentale ont permis de comprendre les mécanismes de réplication de ces virus » et « ouvrent des perspectives nouvelles pour la recherche de traitements antiviraux ciblés qui contribueront à terme à la protection des personnels en opérations extérieures ainsi que des populations civiles », explique la DGA.

Le second chercheur récompensé, Xavier, a travaillé sur des « laser à cristaux massifs pompés par diode : fibres cristallines Yb :YAG et cristaux Nd :YVO4« . La fibre cristalline est un matériau qui, breveté en 2009 par l’Institut d’Optique Graduate School, présente la particularité de combiner les avantages du cristal et de la fibre optique, ce qui « permet d’injecter et de répartir de la puissance tout en facilitant la gestion thermique ». Ces travaux ouvrent la voie à la conception de laser UV plus puissants et compacts, ce qui permettra, d’un point de vue militaire, de détecter à distance des substances biologiques et chimiques, voire explosives.

Enfin, la thèse de Lucie portant sur la « modélisation vibro-acoustique de structures sandwich munies de matériaux viscoélastiques » a aussi attiré l’attention particulière de la DGA étant donné qu’elle a « contribué au développement d’un outil numérique prédictif pour l’optimisation des structures amortissant les vibrations ».

Les résultats de cette thèse seront utiles pour améliorer « la discrétion acoustique des navires militaires, en particulier celle des sous-marins. »

Ces trois jeunes chercheurs méritants ont bénéficié d’une d’une allocation de thèse financée par le ministère de la défense, dans le cadre d’un dispositif mis en oeuvre par la DGA depuis 2002.

Chaque année, 11 millions d’euros sont ainsi investis pour financer – ou co-financer – près de 450 thèses dans les domaines des sciences de la matière et du vivant (matériaux, optique, informatique, biologie, etc…). Les sciences humaines et sociales (économie, sociologie, sciences politiques) sont également des domaines d’intérêt piur la DGA.

Par ailleurs, lors de ce 4e Forum DGA Innovation, plus de 100 projets innovants ont été présentés, ce que ce soit dans les domaines de l’énergie, des communications, des matériaux ou encore de la santé.

« Ces innovations seront au cœur de nos futurs systèmes de défense », avance la DGA, qui consacre, annuellement, 730 millions d’euros à la recherche via plusieurs dispositifs, comme celui appelé RAPID (Régime d’appui aux PME/ETI pour l’innovation duale), qui concerne les technologies pouvant avoir des applications tant civiles que militaires.

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