Capacités accrues pour les Rafale et Mirage 2000N de l’opération Chammal

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« Nous conservons notre éthique militaire : nos frappes sont ciblées pour réduire au maximum les risques de dégâts collatéraux. C’est d’abord une question d’éthique, mais aussi d’efficacité. Nous avons donc une fine connaissance des cibles avant de frapper, car le doute n’est pas tolérable en la matière », a récemment expliqué le général de Pierre de Villiers, le chef d’état-major des armées (CEMA), aux sénateurs de la commission des Affaires étrangères et des Forces armées, au sujet des frappes en Irak et en Syrie contre Daesh.

Au-delà du souci d’éthique, réduire le risque de dommages collatéraux permet notamment d’empêcher toute exploitation médiatique d’un incident de ce type qui servirait la propagande de l’État islamique (EI ou Daesh) et, indirectement, son recrutement.

Pour cela, il faut disposer de munitions précises et dont les effets ne doivent pas entraîner de dommages collatéraux notamment en zone urbaine. En clair, larguer une bombe avec toute la précision requise ne suffit pas si, dans le même temps, elle souffle tout un quartier autour de la cible.

D’où l’utilisation, le 14 octobre, et cela pour la première fois, d’une bombe BLU-126 de 250 kg couplée à un kit AASM (armement air-sol modulaire) à guidage GPS/laser par un Rafale engagé dans l’opération Chammal.

« La mise en service opérationnelle de cette munition avait été prononcée le 1er octobre 2015 par l’état-major de l’armée de l’air, suite aux travaux d’expérimentation menés par les équipes de marque du centre d’expertise aérienne militaire (CEAM) de Mont-de-Marsan », a précisé l’armée de l’Air.

La particularité de la BLU-126 est qu’elle ne contient que 13 kg de charge explosive, contre 85 kg pour la BLU-111/B dont elle est dérivée. Et cela permet donc de limiter le risque de dommage collatéral.

Par ailleurs, les Mirage 2000N de l’escadron de chasse 2/4 La Fayette, des Forces aériennes stratégiques (FAS), peuvent emporter désormais non plus deux mais quatre bombes GBU-12. Cette munition de 227 kg contient une charge explosive de 87 kg.

La première mission des Mirage 2000N avec cette configuration a été réalisée le 15 novembre dernier, dans le cadre de l’intensification des frappes aériennes contre Daesh, décidée suite aux attentats de Paris, que cette organisation a revendiqués deux jours plus tôt. À cette occasion, un centre de commandement et un camp d’entraînement jihadistes ont été détruits dans les environs de Raqqah, en Syrie. Là, le souci des dommages collatéraux n’était alors pas la priorité.

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