L’État islamique a revendiqué l’attentat contre un bus de la sécurité présidentielle à Tunis

Après les attaques contre le musée du Bardo et un complexe hôtelier à Sousse, l’organisation État islamique (EI) a revendiqué l’attentat suicide commis contre un bus de la sécurité présidentielle tunisienne, le 24 novembre à Tunis.

Selon le texte de la revendication, l’attentat, qui a fait 12 tués et au moins 20 blessés, a été perpétré par un certain « Abou Abdallah al-Tounissi », de nationalité tunisiennes. Ce dernier « s’est fait exploser » après être monté à bord du véhicule.

D’après les analyses de la police tunisienne, le kamikaze portait un sac à dos ou une ceinture explosive « contenant 10 kg d’explosifs militaires ».

Suite à ce nouvel attentat, le président tunisien, Béji Caïd Essebsi a encore proclamé l’état d’urgence « pour 30 jours aux termes de la loi et un couvre-feu dans le Grand Tunis ». Une mesure similaire avait été prise après l’attaque de Sousse (38 tués, principalement des touristes étrangers), avant d’être levée au début du mois d’octobre.

Au Bardo et à Sousse, « le but était de troubler le processus démocratique de la Tunisie, (…) le secteur du tourisme », a souligné Habif Essid, le chef du gouvernement tunisien. Celui contre le bus de la garde présidentielle « est d’autre genre » étant donné qu’il « a visé l’un des symboles de l’État. (…) C’est grave, très grave », a-t-il estimé.

Après les attentats du Bardo et de Sousse, Paris a décidé d’accroître son aide militaire à Tunis, essentiellement dans les domaines des forces spéciales et du renseignement, en mobilisant 20 millions d’euros sur deux ans. En outre, ce pays d’Afrique du Nord peut également compter sur le soutien des États-Unis, lesquels lui ont accordé le statut d’allié majeur non-membre de l’Otan.

La Tunisie est confrontée à une double menace jihadiste, avec, d’un côté, la Phalange Okba Ibn Nafaa, un groupe armé lié à al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), et, de l’autre, l’EI, qui gagne en influence, profitant de la proximité avec la Libye.

Selon un groupe d’experts des Nations unies, plus de 5.000 ressortissants tunisiens sont impliqués dans des filières jihadistes, essentiellement liées à l’EI, dont 4.000 en Syrie, 1.500 en Libye et 200 en Irak. Et c’est sans compter sur les 15.000 jeunes, de tous milieux, qui ont été empêchés de rejoindre les rangs extrémistes dans les zones de combat.

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