Berlin envisage de déployer jusqu’à 650 soldats au Mali

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Le soutien militaire à la France  sera au menu des discussions entre la chancelière allemande, Angela Merkel et le président Hollande, qui doivent se rencontrer ce 25 novembre à Paris.

Ainsi, le gouvernement allemand envisage de déployer jusqu’à 650 soldats au Mali afin de « soulager la France engagée en Syrie contre le groupe jihadiste Etat islamique ».

« Nous voulons et devons être aux côtés de la France et tout faire pour aider dans cette situation difficile », a ainsi fait valoir Ursula von der Leyen, Mme le ministre allemand de la Défense, lors d’un réunion de la commission « Défense » du Bundestag (chambre basse du Parlement).

Il ne s’agira pas de relever des unités françaises actuellement engagées sur le fuseau ouest de l’opération Barkhane mais de renforcer la participation allemande à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), au sein de laquelle la France est peu impliquée, avec seulement une vingtaine de militaires.

« Il s’agit principalement de prêter main forte aux Casques bleus, dont quelque 600 soldats néerlandais, en matière de logistique et de formation », a ainsi précisé Mme Von der Leyen.

En réalité, il s’agit de demander au Bundestag l’autorisation de relever le plafond des effectifs pour cette participation à la MINUSMA. Actuellement, il est de 150 soldats et seulement entre 8 et 10 sont sur le terrain.  En revanche, l’armée allemande est beaucoup plus impliquée dans la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM Mali), dont elle assure le commandement depuis juillet dernier, avec un peu plus de 200 cadres.

En clair, aussi louable soit-il, ce projet avancé par Mme Von der Leyen ne changera pas grand chose au niveau de l’engagement militaire français au Mali dans la mesure où les missions – antiterroristes – de la Force Barkhane sont différentes de celles menées par la MINUSMA. L’envoi d’avions de transport ou d’hélicoptères aurait en revanche eu un impact plus significatif.

« Si la contribution allemande renforce la stabilité et le processus de paix dans le nord du Mali, alors le lien des Français avec cette partie du monde ne sera plus aussi fort, soulageant Paris dans son combat contre EI [État islamique ou Daesh] », a expliqué Mme Von der Leyen.

Peu avant de s’envoler vers Paris, Mme Merkel a déclaré, devant les députés du Bunderstag, que l’Allemagne « reste solidaire aux côtés de la France » et que « si un engagement supplémentaire s’avère nécessaire », il ne sera « pas exclu d’emblée ».

Pour rappel, suite aux attentats du 13 novembre, à Paris, la France a fait jouer l’article 42.7 du Traité de l’Union européenne, lequel prévoit une assistance militaire des États membres si l’un d’entre eux en fait la demande.

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