Un bombardier tactique Su-24 abattu par l’aviation turque près de la frontière syrienne

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Peu après le début de son engagement militaire, la Russie avait été accusée par la Turquie d’avoir violé l’espace aérien turc à au moins deux reprises. Le 3 octobre, un avion de combat multi-rôles Su-30 SM, déployé à Lattaquié, avait en effet été intercepté par des F-16 turcs. Même chose le lendemain, mais avec cette fois un bombardier tactique Su-24 « Fencer ».

Aussi, Ankara avait haussé le ton en prévenant que l’aviation turque « activera ses règles d’engagement si son espace aérien est violé ». Et le Premier ministre, Ahmet Davutoglu d’insister : « Ces règles d’engagement sont claires pour quiconque viole notre espace aérien ».

C’est donc dans ce contexte qu’un Su-24 a été abattu, ce 24 novembre. Selon la Turquie, le bombardier aurait violé l’espace son espace aérien, près de la frontière avec la Syrie.

Selon le quotidien Hurriyet, deux F-16 turcs ont abattu le Su-24 étant donné que son équipage n’aurait pas obtempéré aux avertissements. L’état-major turc a ainsi précisé que l’appareil avait été « averti 10 fois en 5 minutes » après être entré dans l’espace aérien de la Turquie.

Dans un premier temps, la présidence turque a précisé que le Su-24 abattu était de nationalité russe avant de se raviser. Mais, de son côté, Moscou a confirmé avoir perdu un appareil.

« Aujourd’hui, sur le territoire syrien, à cause de tirs présumés venus du sol, un avion Su-24 appartenant aux forces aériennes russes déployés en Syrie, s’est écrasé », a en effet déclaré le ministère russe de la Défense, par voie de communiqué. Le sort de l’équipage est pour le moment inconnu.

Dans la foulée, M. Davutoglu a eu un entretien avec le général Hulusi Akar, le chef d’état-major des forces armées turques ainsi qu’avec son ministre des Affaires étrangères, Feridun Sinirlioglu. La Turquie s’apprête en outre à saisir les Nations unies et l’Otan.

Ce très sérieux incident s’est produit avec les relations entre la Turquie et la Russie sont tendues. Ainsi, Ankara accuse Moscou d’avoir ciblé des villages appartenant à la minorité turcophone vivant en Syrie. Le 20 novembre, l’ambassadeur russe a été convoqué par les autorités turques pour recevoir une mise en garde contre les « sérieuses conséquences » de ces actions.

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