Le Royaume-Uni va investir plus de 250 milliards d’euros en 10 ans pour équiper ses forces armées

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Ces jours derniers, et selon le quotidien The Telegraph, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) de la Marine nationale a une nouvelle fois été envoyé en Écosse pour y aider son homologue britannique à pister une activité sous-marine suspecte.

Le ministère britannique de la Défense s’est refusé à confirmer cette information mais il a toutefois concédé que des avions de patrouille maritime avaient bel et bien été déployés à Lossiemouth « pour une période limitée pour mener des activités avec la Royal Navy ». Et d’ajouter : « Nous ne discutons pas le détail des opérations maritimes ».

Depuis 2010 et la décision d’annuler le programme d’avion de surveillance maritime Nimrod MRA4 et de retirer du service les Nimrod MR2, la Royal Navy est obligée de se tourner vers l’Otan quand une activité sous-marine suspecte est détectée dans les eaux territoriales britanniques, particulièrement vers la base de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de Faslane.

Mais cette situation ne devrait pas durer éternellement. Dans l’attente de la publication très prochaine de la National Security Strategy and Strategic Defence and Security Review (SDSR), l’équivalent du Livre blanc sur la Défense français, le Premier ministre britannique , David Cameron, a annoncé un plan d’investissement de 178 milliards de livres sterling (253 milliards d’euros) en faveur de l’équipement des forces armées d’outre-Manche.

Ce plan, prévu sur 10 ans, doit permettre notamment d’acquérir 9 avions de surveillance maritime P-8 Poseidon, développé par le groupe américain Boeing. Ces appareils seront utilisés pour la lutte anti-sous-marine et la protection non seulement des approches maritimes de Faslane mais aussi des deux porte-avions de la Royal Navy.

Ces P-8 Poseidon ne seront pas opérationnels avant 2020. Aussi, d’après Sky News, les États-Unis fourniraient une capacité de surveillance maritime au Royaume-Uni dans le cadre d’un accord qui prévoirait dans le même temps l’entraînement des équipages britanniques.

Il est également question d’étendre la durée de vie opérationnelle des avions de combat Eurofighter Typhoon et de disposer de 7 escadrons de « première ligne » comptant chacun 12 appareils de ce type. Comme attendu, Londres va « investir dans leurs capacités d’attaque au sol et les doter d’un radar électronique à antenne active afin de s’assurer qu’ils puissent continuer à servir dans des environnements hostiles à l’avenir ».

Selon la presse britannique, Londres aurait l’intention de commander, au total, 138 avions F-35 auprès de Lockheed-Martin. Et 24 d’entre eux devraient opérationnels d’ici 2023 afin d’équiper les deux porte-avions de la Royal Navy.

Cette commande de 138 F-35 n’a pas été évoquée par le communiqué diffusé par Downing Street et doit donc encore être confirmée officiellement. Tout comme l’information concernant l’achat de 10 drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) supplémentaires.

En revanche, le communiqué précise que deux nouvelles brigades  (« Strike Brigades »), fortes de 5.000 hommes chacune, seront créées par la British Army d’ici 2025. Ces unités devront être capables de « s’auto-déployer » à des « milliers de kilomètres », avec une « empreinte logistique beaucoup plus faible » et utiliseront les véhicules blindés Ajax (l’ex-Scout MV de General Dynamics UK).

Enfin, les bruits de coursive évoqués par la presse britannique indiquent la Royal Navy devrait faire une croix sur une partie des frégates de Type 26 puisque 8 exemplaires seront commandés au lieu de 13. Ces navires doivent remplacer 13 frégates de Type 23. En outre, le porte-hélicoptères HMS Ocean serait retiré du service.

Ce plan d’investissement arrive après 5 années de vaches maigres pour les forces armées britanniques. Ces dernières ont subi de vastes coupes budgétaires, les obligeant à revoir drastiquement leurs effectifs à la baisse et à se réorganiser.

« Notre sécurité nationale dépend de notre sécurité économique, et vice versa. Donc la première étape de notre stratégie de sécurité nationale est de s’assurer que notre économie est et restera forte », a expliqué David Cameron. « Au cours de ces cinq dernières années, nous avons pris des décisions difficiles mais nécessaires pour réduire notre déficit et rétablir une économie forte (…) Et maintenant, nous pouvons nous permettre de continuer à investir dans notre sécurité nationale », a-t-il ajouté.

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