Deux groupes jihadistes ont revendiqué l’attaque contre l’hôtel Radisson Blu, à Bamako

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Deux groupes jihadistes pouvaient être fortement suspectés pour l’attaque de l’hôtel Radisson Blu, à Bamako (Mali), au cours de laquelle 170 clients de différentes nationalités et employés ont été pris en otage par un groupe d’hommes armés, le 20 novembre. Le problème est que l’un et l’autre en ont revendiqué la responsabilité.

Ainsi, le 22 novembre au soir, le Front de libération du Macina (FLM), récemment apparu sur la scène malienne et déjà suspecté d’être à l’origine d’une action similaire à Sévaré, a diffusé un communiqué dans lequel il a revendiqué la prise d’otages à Bamako. Et d’ajouter que cette attaque a été commise « avec la collaboration d’Ansar Dine », le groupe jihadiste dirigé par Ilyag Ag Ghali et chassé de Kidal par l’opération française Serval, en 2013.

« Cette attaque est venue comme une réaction contre les attaques des forces Barkhane qui visent certains éléments du front et Ansar Dine à l’aide de l’armée malienne et le soutien de certains pays occidentaux », a expliqué le FLM, avant de menacer de commettre d’autres actions, en particulier contre « les endroits politiques, économiques, et touristiques » et « avant de gouverner le Macina [ centre du Mali] nous-mêmes et appliquer la charia ».

Si l’on en croit le communiqué du FLM, l’attaque a été menée par 5 hommes armés. Deux ont été tués et trois autres ont réussi à prendre la fuite.

Quant au groupe al-Mourabitoune, né de la fusion d’une partie du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et « les Signataires par les sang » de Mokhtar Belmokhtar, un vétéran du jihad passé par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), il a revendiqué au moins à deux reprises l’attaque contre l’hôtel Radisson Blu. La dernière revendication a été faite via un message enregistré en arabe diffusé par la chaîne de télévision al-Jazira le 22 novembre au soir.

« Les deux moujahidines ont été tués après une âpre résistance contre les forces françaises et américaines et leurs collaborateurs », a affirmé le porte-parole d’al-Mourabitoune, pour qui cette attaque se justifie par « l’agression des ‘croisés’ contre nos populations, nos lieux saints et nos frères moudjahidine au Mali ».

Pour rappel, l’attaque contre cet hôtel a fait 20 tués, dont 1 gendarme malien et plusieurs ressortissants étrangers. Elle a donné lieu à l’intervention des forces spéciales françaises envoyées à Bamako depuis le Burkina Faso. Deux militaires ont été « légèrement blessés », a indiqué le ministère de la Défense.

Dans les colonnes du Journal du Dimanche, le général Pierre de Villiers, le chef d’état-major des armées, a dit s’attendre à d’autres actions de ce genre.

« Une crise ne se gère pas dans le temps court. La haine ne s’efface pas en quelques années. (…) Avant que la guerre se transforme en paix réelle, il y a toujours des répliques et c’est ce qui s’est passé à Bamako. Au Mali, il y a eu des élections, il y a aujourd’hui un pouvoir stable, nous avons rétabli la sécurité dans le nord du pays, là où les terroristes ont perdu l’initiative tactique. Bien sûr, nous aurons à subir d’autres attaques avec des groupes qui continueront à vouloir déstabiliser le Mali. (…) Globalement, la situation s’est très nettement améliorée au cours de ces 18 derniers mois », a expliqué le CEMA.

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