Berlin exige d’Airbus une compensation financière pour les retards de l’A400M

En décembre 2014, l’armée allemande reçut son premier avion de transport A400M « Atlas », sur lequel elle constata « 875 manquements » par rapport à ce qu’elle en attendait. Depuis, plus aucune livraison de cet appareil n’a été faite à l’Allemagne.

Du coup, pour compenser le retard pris pour la livraison de deux A400M cette année, Berlin a demandé à Airbus une compensation financière de 13 millions d’euros.

« La secrétaire d’Etat à l’Armement Katrin Suder a négocié que l’armée allemande reçoive 13 millions d’euros comme compensation pour le retard de la livraison de deux A400M cette année », a en effet révélé, le 13 novembre dernier, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.

« Au lieu de plusieurs, la Luftwaffe ne recevra encore cette année qu’un autre ou maximum deux autres A400M », a également expliqué Der Spiegel.

Cette information a été, quelques jours plus tard, confirmée par un porte-parole du ministère allemand de la Défense, lequel a parlé d’un « accord de compensation » trouvé avec Airbus, sans entrer dans les détails.

Mais, d’après Defense News, qui cite des sources proches du dossier, ces deux A400M attendus par la Luftwaffe ne seront pas conformes aux spécifications demandées.

Aussi, Airbus devrait, à ses frais, apporter les modifications nécessaires pour les mettre à niveau. Et tant que cela ne sera pas fait, le ministère allemand de la Défense retiendrait 17% du prix d’achat des deux appareils, ce qui reviendrait à bloquer 42 millions d’euros. Qui plus est, il recevrait une compensation de 2,2 millions d’euros pour chaque appareil livré non conforme.

Par ailleurs, les échanges entre Airbus et le ministère français de la Défense se font « avec rudesse », pour reprendre l’expression utilisée récemment par Laurent Collet-Billon, le Délégué général pour l’armement (DGA).

En commission élargie, à l’Assemblée nationale, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a livré quelques explications.

« La situation n’est pas satisfaisante, c’est exact. Trois A400M doivent nous être livrés à la fin de l’année 2016; mais nous avons mis du temps à recevoir les livraisons 2015. Il y a des manques – sur le largage, l’autodéfense ou encore le ravitaillement en vol des hélicoptères. Ces problèmes doivent être corrigés par Airbus, mais les démarches que j’ai pu entreprendre n’ont pas, à ce jour, trouvé de réponse satisfaisante. J’espère que les livraisons seront faites en temps et en heure », a-t-il expliqué.

Et d’ajouter : « Aujourd’hui, je n’ai surtout pas de réponse à la nouvelle demande que j’ai formulée : nous souhaiterions disposer, à la fin de l’année 2016, de onze A400M, dont six dotés de capacités tactiques – autoprotection, largage, atterrissage sur terrain sommaire… J’espère que ce sera possible. Les difficultés existent, et j’entretiens avec l’industriel des relations quelque peu toniques… C’est mon rôle. »

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