COP21 : Le Service de santé des armées va fournir des antidotes aux hôpitaux en cas d’attaque chimique

pca-20151119

« L’imagination macabre des donneurs d’ordre est sans limite : fusil d’assaut, décapitation, bombe humaine, armes blanches (…) Il ne faut aujourd’hui rien exclure. Je le dis bien sûr avec toutes les précautions qui s’imposent mais nous savons et nous l’avons à l’esprit. Il peut y avoir aussi le risque d’armes chimiques ou bactériologiques », a déclaré le Premier ministre, Manuel Valls, lors d’un discours prononcé ce 19 novembre devant les députés, qui auront à se prononcer sur la prolongation de l’état d’urgence, décrété après les attentats de Paris et de Saint-Denis.

Le risque d’une attaque chimique existe : l’État islamique (EI ou Daesh) y a eu recours à plusieurs reprises en Syrie et en Irak, notamment contre les combattants kurdes. À Kobané, l’utilisation de gaz sarin a été évoquée, l’an passée. Plus récemment, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a pu déterminer que de l’ypérite (gaz moutarde) avait été répandu à  Marea, ville de la province syrienne d’Alep.

Cette menace a été prise en compte avant les attentats perpétrés par Daesh dans la capitale. En effet, un arrêté autorisant l’utilisation d’un antidote contre les neurotoxiques organophosphorés (VX, sarin, etc) a été publié au Journal Officiel quelques heures après ces derniers. Et cela, en prévision de la COP21, qui, le 29 novembre prochain, réunira à Paris de nombreux chefs d’État et de gouvernement et attirera pas moins de 40.000 personnes accréditées.

« Le risque d’attentats terroristes et le risque d’exposition aux neurotoxiques organophosphorés constituent des menaces sanitaires graves qui appellent des mesures d’urgence », explique le ministère de la Santé. Seulement, pour le moment, les services de secours ne disposent pas d’antidote à ce type de substances.

D’où l’objet de l’arrêté en question, qui fait appel au Service de Santé des Armées (SSA) pour approvisionner, dans les jours prochains, l’Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires en « sulfate d’atropine solution injectable 40 mg/20 mL PCA », un antidote militaire produit par la Pharmacie centrale des Armées.

En outre, l’arrêté précise que le SSA aura la charge d’élaborer et de mettre en place un « protocole d’utilisation » de cet antidote, d’en assurer sa traçabilité et d’en noter « les effets indésirables ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]