Départ de Toulon du porte-avions Charles de Gaulle et de son escorte pour la Méditerranée orientale

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Comme prévu, le porte-avions Charles de Gaulle a appareillé de Toulon, ce 18 novembre, pour une nouvelle mission dans le cadre de l’opération Chammal, qui vise à lutter contre l’organisation terroriste « État islamique » (EI ou Daesh).

Mais, le programme du groupe aéronaval (GAN ou Task Force 473) constitué autour du Charles-de-Gaulle a changé, suite aux attaques menées par Daesh à Paris, le 13 novembre.

Alors qu’il devait en effet rejoindre le golfe arabo-persique pour y assurer la permanence aéronavale de la coalition avant l’arrivée, sur zone, du porte-avions américain USS Harry S. Truman, le GAN prendra position en Méditerranée orientale, au large de la Syrie.

« Le président de la République a décidé d’engager le GAN en Méditerranée orientale, avant de lui faire rallier, le cas échéant, le golfe arabo-persique », a expliqué l’amiral René-Jean Crignola, commandant de la Task Force 473.

« Si nous sommes déployés dans le golfe arabo-persique, j’assurerai le commandement de la Task force 50, composante navale de la coalition », a poursuivi l’amiral Crignola, en soulignant que « cette articulation opérationnelle témoigne du haut niveau d’interopérabilité technique acquise entre la France et les Etats-Unis » et illustre « la grande confiance qui unit nos deux pays ».

Pour cette mission, le groupe aéronaval est composé, outre du Charles-de-Gaulle, de la frégate de défense aérienne (FDA) « Chevalier Paul », de la frégate anti-sous-marine (FASM) La Motte-Picquet, du bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Marne et d’un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA).

Le porte-avions français sera également escorté par la frégate belge « Leopold Ier » (classe Karel Doorman), dotée de capacités anti-navires ainsi que par le destroyer britannique HMS Defender. Récemment entré en service au sein de la Royal Navy, ce dernier dispose notamment de 48 missiles de défense aérienne Aster 15 et 30, lancés par un système de lancement vertical Sylver A50 de DCNS.

« La France est résolument déterminée à combattre l’EI et nous devons l’aider. Cette organisation terroriste barbare doit être détruite et il est juste que nous offrons tout le soutien que nous pouvons pour le faire. Nous allons examiner toutes les autres demandes de soutien de la France en vertu de l’article 42.7 du traité de l’UE après les attaques terroristes commises à Paris », a fait valoir Michael Fallon, le ministre britannique de la Défense (MoD), au sujet de l’engagement du HMS Defender au sein du groupe aéronaval français.

Quant au groupe aérien embarqué (GAé) du Charles-de-Gaulle, il compte 18 Rafale M, 8 Super Étendard Modernisés (SEM), dont ce sera le dernier déploiement, 2 avions de guet aérien E2C Hawkeye, 2 hélicoptères Dauphin « Pedro » et une Alouette III.

Le format de ce GAé permettre ainsi de tripler la capacité de frappe des forces aériennes françaises contre Daesh, laquelle repose actuellement sur 6 Mirage 2000D/N et 6 Rafale de l’armée de l’Air. L’arrivée sur zone de la Task Force 473 permettra de soulager, pendant un temps, les aviateurs (pilotes, navigateurs, mécaniciens, basiers) soumis à un rythme opérationnel intense, surtout depuis le 15 novembre, avec 3 raids impliquant la quasi-totalité des moyens de Chammal.

La durée de la mission du Charles-de-Gaulle n’a pas été précisée. L’amiral Crignola a seulement indiqué qu’elle s’inscrirait « dans la durée » et qu’elle participerait « à l’entretien de la capacité d’appréciation autonome de la France. »

À noter que l’USS Harry S Truman a également appareillé de Norfolk et pris la direction du golfe arabo-persique, qu’il devait rejoindre qu’au début de l’année 2016.

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