À son tour, l’aviation russe bombarde « fortement » le fief de l’EI en Syrie

fencer-20140414

Pour beaucoup, à commencer par la plupart des services de renseignement occidentaux, l’acte terroriste était la piste la plus problable pour expliquer la chute, le 31 octobre, d’un Airbus A321 de la compagnie Metrojet, dans le Sinaï (Égypte), peu après son décollage de Charm el-Cheikh avec 224 personnes à son bord.

Et cela d’autant plus que l’appareil s’est désintégré en vol et que l’État islamique (EI ou Daesh) en a clamé la responsabilité. Selon ses habitudes, l’organisation jihadiste ne revendique jamais les attentats dont elle n’est pas à l’origine.

Il aura donc fallu plus de deux semaines pour que les autorités russes finissent par admettre officiellement que l’A321 de Metrojet a bel et bien été la cible d’un attentat alors que, jusqu’à présent, le Kremlin qualifiait cette piste de « spéculation ». Et cela même si la Russie a suspendu ses vols vers l’Égypte et que des mesures ont été prises pour évacuer les touristes russes de Charm el-Cheikh.

En effet, lors d’une réunion dont le contenu a été révélé ce 17 novembre par le Kremlin, le général Alexandre Bortnikov, le directeur du service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (FSB), a affirmé que la chute de l’A321 avait été causée par une bombe.

« Pendant le vol, un engin explosif artisanal d’une puissance équivalente à 1 kg de TNT s’est déclenché. En conséquence, l’avion s’est désintégré dans l’air, ce qui explique pourquoi (nous avons retrouvé) des morceaux du fuselage dans un large rayon », a expliqué le général Bortnikov.

Sans pour autant faire une référence à Daesh, le président russe, Vladimir Poutine, a promis de punir les responsables de cet attentat.

« Nous devons le faire sans tarder, trouver leur identité. (…) Nous les trouverons en n’importe quel point de la planète et nous les punirons », a affirmé M. Poutine. « L’action militaire de notre aviation en Syrie doit être non seulement poursuivie, mais aussi intensifiée pour que les criminels se rendent compte que le châtiment est inévitable », a-t-il ajouté.

Jusqu’à présent, les frappes menées par les bombardiers russes ont relativement épargné les zones contrôlées par l’EI en Syrie. Mais, visiblement, c’est en train de changer.

Ainsi, une source gouvernementale française a confié à l’agence Reuters que l’aviation russe a frappé « fortement » la ville de Raqqa, le bastion syrien de Daesh, ce 17 novembre au matin. Et cela, après la destruction, au cours de la nuit, dans la même zone, d’un centre de commandement et d’un camp d’entraînement  par l’aviation française.

« C’est bien la preuve que de leur côté [ndlr, les Russes] aussi il y a une prise de conscience », a commenté cette source gouvernementale.

Les informations de cette dernière ont été confirmées par un responsable américain. « La Russie a mené ces dernières heures un nombre significatif de frappes sur Raqa, le fief du groupe Etat islamique dans le nord de la Syrie », a-t-il en effet indiqué.

« Les Russes ont prévenu les Américains avant de mener ces frappes, qui pourraient avoir impliqué notamment des missiles tirés depuis des bâtiments en mer et des bombardiers à long rayon d’action », a précisé ce responsable, qui a souligné que ces « bombardements russes sur Raqqa n’affectent pas les opérations de la coalition » et qu’aucune mission n’a été annulée à cause de ces frappes.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]