Paris et Washington vont appliquer des « mesures concrètes » contre Daesh

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Quelques heures après les attentats commis le 13 novembre à Paris et à Saint-Denis, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et son homologue américain, Ashton Carter, ont convenu de mettre en oeuvre des « mesures concrètes » pour combattre l’État islamique (EI ou Daesh), à l’issue d’un entretien téléphonique.

Sans en donner le détail, Peter Cook, un porte-parole du Pentagone, a précisé que les deux responsables s’étaient « mis d’accord sur des mesures concrètes que devraient prendre les armées américaine et française pour intensifier encore notre étroite coopération dans la poursuite d’une campagne soutenue contre Daesh ». Et d’indiquer que MM. Le Drian et Carter vont « rester en contact étroit dans les jours à venir ».

Les moyens militaires français engagés dans la coaltion anti-EI seront bientôt renforcés avec l’arrivée, dans le golfe arabo-persique, du groupe aéronaval constituté autour du porte-avions Charles de Gaulle, lequel devrait embarquer 18 Rafale M, 6 Super Étendard Modernisés (SEM) et sans doute 2 avions de guet aérien E2C-Hawkeye (sans doute car lors du dernier déploiement, un seul appareil de ce type était disponible).

De son côté, la Maison Blanche a évoqué un partage accru de renseignements, comme l’a affirmé, lors d’un passage sur les plateaux de la chaîne de télévision ABC, Ben Rhodes, le conseiller adjoint du président Obama pour les affaires de sécurité nationale.

« Nous allons clairement continuer à travailler en étroite collaboration avec les Français en terme de partage de renseignements, et aussi au niveau de leur réponse militaire en Syrie. Les Français sont avec nous en Syrie et en Irak et conduisent des frappes aériennes. Nous voulons continuer à intensifier cette coordination », a expliqué le responsable américain.

« Il y a un général trois étoiles français qui est affecté au Centcom [ndlr, commandement américain pour le Moyen Orient et l’Asie centrale] afin de faciliter cette coordination. Donc nous allons travailler avec les Français pour frapper le groupe Etat islamique en réponse aux attentats », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, Ben Rodhes a mis en avant « quelques succès » obtenus au cours de ces derniers jours, avec notamment les frappes effectuées contre le chef de la branche libyenne de l’organisation jihadiste et « Jihadi John », le bourreau de cette dernière [ndlr, sa mort n’est pas sûre à 100%] ou encore la reprise de la ville stratégique de Sinjar par les forces kurdes irakiennes, appuyés par les moyens aériens de la coalition anti-EI.

« Il faut noter que nous avons frappé le chef de l’EI en Libye précisément parce que nous étions inquiets de leurs efforts pour s’implanter et prendre le contrôle de certaines zones en Libye, comme ils l’ont fait en Irak et en Syrie », a expliqué le conseiller de M. Obama.

« Nous nous concentrons sur le défi des combattants étrangers qui vont en Syrie et dont beaucoup retournent en Europe ensuite. C’est pour cela que nous mettons particulièrement l’accent dans nos réunions sur la manière dont nous pouvons sceller la frontière entre la Syrie et la Turquie pour empêcher le flot de combattants étrangers. Nous devons partager nos renseignements pour prévenir et empêcher des attaques dans nos pays alliés et bien sûr aux Etats-Unis », a-t-il continué.

Enfin, s’agissant d’une possible invocation par la France de l’article 5 du traité de l’Otan, lequel dit qu’une attaque contre un pays membre est considérée comme étant dirigée contre tous les autres appartenant à l’Alliance, Ben Rodhes a affirmé que les États-Unis seraient « absolument » prêts à l’approuver.

« Il revient aux Français de prendre la décision d’invoquer l’article 5. Nous sommes prêts à faire tout ce qui est nécessaire pour soutenir la France dans cette tragédie », a-t-il dit.

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