La Turquie va renoncer à l’achat d’un système de défense aérienne chinois

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En 2013, la Turquie avait annoncé son intention d’attribuer un contrat au groupe chinois CPMIEC (China Precision Machinery Import and Export Corp) pour l’acquisition du système de défense aérienne Hongqi-9/FD 2000, largement inspiré du S-300 russe. Et cela, aux dépens du SAMP-T du consortium franco-italien Eurosam et du Patriot PAC-3 du tandem américain Raytheon et Lockheed-Martin.

À l’époque, Ankara avait expliqué que l’offre chinoise était la plus avantageuse, étant donné qu’elle était inférieure d’un milliard de dollars par rapport aux propositions des deux autres concurrents et qu’elle supposait des transferts de technologie.

Seulement, la Turquie étant membre de l’Alliance atlantique, ce choix en faveur du système chinois fut vigoureusement critiqué. D’une part parce que CPMIEC était sous le coup de sanctions pour ses activités commerciales avec l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord. D’autre part, pour rendre le HQ-9 compatible avec les réseaux de l’Otan, il aurait fallu communiquer à son fabricant des informations confidentielles, comme par exemple les codes IFF (amis/ennemis). De quoi compromettre les procédures en vigueur entre les Alliés.

Malgré tout, et après avoir fait mine de faire machine arrière, en laissant fuiter dans la presse des doutes sur la fiabilité du système chinois, Ankara avait confirmé son choix en février 2015, expliquant que le système de défense aérienne turc ne serait « pas connecté à ceux de l’Otan.

Fin de l’histoire? Non… Car le 15 novembre, un responsable du cabinet d’Ahmet Davotuglu, le Premier ministre turc, a fait savoir qu’il n’était finalement plus question pour Ankara d’acquérir le système chinois.

« Il a été décidé que cet appel d’offre va être annulé. La décision a été validée par le Premier ministre cette semaine », a-t-il en effet affirmé, avant d’ajouter qu’il est désormais question de « mettre sur pied » un projet national qui bénéficiera du « soutien d’un système d’armement mondialement reconnu ».

Cette décision, qui devrait être officiellement confirmée dans les jours à venir, est motivée par au moins deux raisons. En faisant le choix d’un système de défense aérienne non relié à ceux de l’Otan, la Turquie aurait perdu un part importante de ces capacités radar. La seconde, rapporte CNN Türk, serait liée à des réticences chinoises concernant les transferts de technologie pourtant promis.

Reste à voir comment sera mis en place ce « projet national » évoqué par le responsable du cabinet du Premier ministre turc. Il serait très vraisemblablement fait appel à Aselsan, spécialiste de l’électronique militaire, et Roketsan, qui produit des missiles.

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