L’installation d’une base militaire chinoise à Djibouti se précise

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En mai dernier, le président djiboutien, Ismaïl Omar Guelleh, avait évoqué l’existence de discussions avec Pékin au sujet d’une possible implantation d’une base militaire chinoise Obock, une ville portuaire située dans le nord de Djibouti.

Situé en face du détroit de Bab el-Mandeb, par où passe l’une des routes maritimes les plus fréquentées, et surtout près de zones en crises (Yémen, Somalie), le territoire djiboutien intéresse au plus haut point les grandes puissances qui cherchent à y installer des bases militaires.

La France, même si elle y réduit ses effectifs militaires, assure la défense de la République de Djubouti, en vertu d’accords récemment revus. Les États-Unis y sont également présents, de même que le Japon. Et sans doute faudra-t-il bientôt compter la Chine.

Ainsi, les 7 et 8 novembre, le chef d’état-major de l’Armée populaire de libération (APL), le général Fang Fenghui, s’est rendu à Djibouti où il a rencontré le président Guelleh et les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de ce dernier.

Selon le compte-rendu qui a été fait de cette visite par le site officiel China Military Online, le général Fang a assuré ses interlocuteurs de la volonté chinoise « d’approfondir la coopération pragmatique entre les deux pays et leurs armées respectives », la Chine attachant « une grande importance à ses relations avec Djibouti » et se disant prête à « renforcer les échanges de haut niveau » ainsi que « la confiance stratégique mutuelle ».

« La Chine est un grand pays responsable et nous tenons à réitérer que le gouvernement de Djibouti adhérera toujours au principe d’une seule Chine et développera indéfectiblement des relations de coopération amicale », a affirmé le président Guelleh, pour qui « Djibouti et la Chine sont et resteront toujours amis ».

Par ailleurs, le général Fang a profité de sa visite pour rencontrer l’équipage de la frégate chinoise Sanya, alors en escale à Djibouti, dans le cadre d’un déploiement de 90 jours dans l’océan Indien.

Ce déplacement d’un des plus hauts responsables de l’APL a donc relancé les spéculations sur une implantation d’une base chinoise à Djibouti, laquelle serait la première du genre à l’étranger. Le quotidien Global Times y est allé de son couplet en balayant les possibles inquiétudes que susciterait un tel projet.

Ainsi, citant un expert militaire, le journal, lié au Parti communiste chinois, a fait valoir qu’une telle base « servirait principalement à fournir du carburant » aux navires chinois croisant dans l’océan Indien et à « appuyer les missions contre la piraterie et les groupes terroristes ». Sauf que, pour le moment, la Chine n’a pas été impliquée dans la lutte contre les organisations liées à al-Qaïda présente dans la région…

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