Un Casque bleu tué en Centrafrique; Renforcement attendu de la MINUSCA

La situation en Centrafrique s’annonce extrêmement tendue pour les semaines qui viennent, avec l’organisation d’un référendum et d’élections en décembre et la visite à Bangui du Pape François, les 29 et 30 novembre prochains. Car si le niveau des violences a diminué, des groupes armés restent actifs et cherchent à raviver les tensions communautaires afin d’obtenir des gains politiques.

Ces derniers jours, ces violences ont principalement affecté Bangui, où, depuis la fin septembre, l’on compte plus de 70 tués lors d’affrontements quasi-quotidiens déclenchés sout par le FRPC, une branche de l’ex-coalition de la Séléka, dirigée par Noureddine Adam et un groupe armé affilié aux milices anti-balaka, commandé par un certain Maxime Mokom, secondé par deux anciens officiers des Forces armées centrafricaine (FACA).

Mais d’autres régions du pays sont également touchées ou sont susceptibles de l’être. Ainsi, lors d’affrontements entre factions rivales à Batangafo, à 400 km au nord de Bangui, un casque bleu camerounais de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) a perdu la vie, le 10 novembre.

« Après une flambée de violence entre des éléments armés appartenant aux groupes anti-Balaka et ex-Séléka (…) une confrontation impliquant des éléments ex-Séléka a eu lieu à proximité d’un barrage de la MINUSCA. Au cours de cette confrontation, un casque bleu a disparu et a, par la suite, été retrouvé mort », a expliqué Stéphane Dujarric, le porte-parole des Nations unies.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a réclamé que les responsables de la mort de ce casque bleu soient retrouvés et traduits en justice.

Cela étant, avec les échéances à venir, la MINUSCA va renforcer ses effectifs. Ainsi, l’Égypte devrait déployer 750 soldats en Centrafrique tandis que la Mauritanie a promis d’y envoyer 140 policiers. En outre, deux compagnies de casques bleus « servant actuellement en Afrique de l’Ouest » rejoindraient Bangui le temps des élections. Il est également prévu le déploiement, à Bangui, de drones de surveillance mis en oeuvre par les Nations unies.

Au total, la MINUSCA recevrait ainsi le renfort de 1.140 casques bleus, alors que le plafond de ses effectifs a été fixé à 10.750 militaires et 2.120 policiers par la résolution 2212 du 26 mars 2015.

En outre, la MINUSCA a demandé au Conseil de sécurité l’autorisation de se procurer de l’armement pour équiper les forces centrafricaines de police et de gendarmerie. Actuellement, cela n’est pas possible étant donné que la Centrafrique est soumise à un embargo international sur les armes.

Enfin, la Mission des Nations unies est appuyée par les 900 militaires français de l’opération Sangaris, lesquels arment une force de réaction rapide en mesure d’intervenir si besoin, comme cela a récemment été le cas à Bangui, ou bien encore à Sibut, avec l’engagement d’un hélicoptère d’attaque Tigre pour empêcher la progression d’une colonne armée de l’ex-Séléka.

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