Le troisième raid français contre Daesh en Syrie a visé un centre pétrolier

chammal-20151009

Il aura donc fallu attendre un mois pour que l’aviation française frappe à nouveau l’État islamique (EI ou Daesh) en territoire syrien. En effet, selon Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, des avions engagés dans l’opération Chammal ont bombardé, le 8 novembre, un centre d’approvisionnement pétrolier utilisé par l’organisation jihadiste dans la régiion de Deir Ezzor, dans l’est de la Syrie.

« En Syrie nous sommes intervenus (…) hier soir par une frappe sur un point de délivrance pétrolier aux environs de Deir Ezzor à la frontière entre l’Irak et la Syrie », a en effet affirmé M. Le Dria,, lors d’une conférence de presse organisée en marge du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.

Sur la base de l’article 51 de la Charte des Nations unies (droit à la légitime défense), les Rafale de l’armée de l’Air, basés aux Émirats arabes unis, avaient jusqu’à présent frappé, à deux reprises, des camps d’entraînement de Daesh, qui, implantés en Syrie, étaient soupçonnés d’abriter des jihadistes préparant des attentats en France.

Aussi, ce raid contre une infrastructure pétrolière marque un changement dans l’approche française. Le 5 novembre, à l’occasion de l’inauguration de l’Hexagone-Balard, le président Hollande avait rappelé sa décision de frapper non seulement « les camps d’entraînement » mais aussi « tous les lieux à partir desquels le terrorisme pourrait menacer notre territoire ».

« La France élargit donc cette fois ses opérations à un centre d’une autre nature, où l’on prend du pétrole pour le délivrer ailleurs », a ainsi expliqué M. Le Drian. Il s’agit de perturber la capacité de financement de l’EI.

« Les frappes françaises, y compris celle de dimanche, ont été réalisées sur la base de renseignements collectés par les Français lors de vols de reconnaissance », a tenu à souligner M. Le Drian.

« Nous avons des cibles propres », a ajouté le ministre. « Nous avons davantage de renseignements depuis que le président de la République a souhaité que nous volions au-dessus de la Syrie. Nous avons pu accumuler beaucoup de cibles potentielles », a-t-il poursuivi.

Enfin, la planification de telles missions, rendue compliquée en raison de l’encombrement de l’espace aérien syrien, se fait en coordination avec les Américains étant donné que, a rappelé M. Le Drian, ils « ont la maîtrise du ciel ».

Pour rappel, Russes et Américains se sont mis d’accord sur des procédures à suivre afin d’éviter tout incident aérien au-dessus de la Syrie.

Enfin, l’aviation française n’a pas seulement visé Daesh en Syrie : le ministre a également indiqué qu’elle avait effectué, le même jour, trois autres frappes dans la région de Mossoul (nord de l’Irak).

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]