Paiement des soldes : Le système Louvois fait moins d’erreurs mais « pose encore des difficultés »

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Ce n’est pas parce que l’on n’en parle moins que le Logiciel unique à vocation interarmées de la solde (Louvois) ne fait plus d’erreurs quand il s’agit de payer les salaires des militaires. La solde que certains d’entre-eux perçoivent est soit plus élevée, soit plus faible quand elle n’est pas nulle… Mais quel que soit le cas, cela met ceux qui sont victimes de tels dysfonctionnement dans des situations difficiles.

Mais, visiblement, pour quelques parlementaires, la récupération des sommes indûment versées préoccupe plus que les cas où le montant de la solde versée est inférieur à ce qu’il devrait être. En tout cas, c’est le sentiment que l’on peut avoir à la lecture des compte-rendus d’audition de Jean-Paul Bodin, le secrétaire général pour l’administration (SGA).

Or, pour le mois de septembre, sur les 174.099 soldes gérées par Louvois, le SGA a dit avoir constaté « 122 soldes nulles (correspondant à des recrutements en cours de mois non encore intégrés par le système), 3.794 soldes faibles, 2.133 soldes élevées et 4 interventions dans le cadre du plan d’urgence ministériel ». En clair, les moins-versés sont nettement plus nombreux que les trop-perçus.

« L’année 2015 a permis de constater une atténuation des erreurs du calculateur Louvois et de l’efficacité des mesures de contournement mises en place », a affirmé M. Bodin, qui a toutefois avancé, devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, que « le calculateur pose encore des difficultés notamment lorsqu’il faut intégrer de nouvelles indemnités ».

S’agissant des trop-perçus, leur montant, en 2015, s’élève pour le moment à 342,6 millions d’euros, « dont 156,3 millions d’euros étaient déjà remboursés en août », a précisé le SGAn avant d’ajouter que ces trop-perçus remboursés « peuvent être contestés ou faire l’objet d’étalement de paiement, ce qui nécessite un important travail administratif ».

Le système Louvois sera remplacé, à partir de 2017, par le calculateur « Source Solde », dont le développement  été confié à SOPRA STéRIA.

« En 2016, se poursuivra le développement de la solution technique avec notamment la réalisation des interfaces avec les dix-huit systèmes d’information existants. Il y aura aussi des tests industriels de la version-pilote à la fin de l’année. À l’issue de la qualification débuteront les phases de solde à blanc et de solde en double au sein de la Marine, qui doit rejoindre en premier le nouveau système », a expliqué M. Bodin.

Après la Marine nationale, qui essuiera donc les plâtres, l’armée de Terre adoptera le nouveau système en 2018 et devra donc composer avec Louvois en attendant. Viendront ensuite, en 2019, l’armée de l’Air et le Service de santé des armées (SSA).

« Nous effectuerons à la fois des périodes de paies à blanc et de paies en double et les tests vont s’étaler sur plusieurs mois, les calendriers n’étant pas encore complètement calés. La suite dépendra du pilote dont nous disposerons à la fin de l’année », a encore précisé le SGA devant les députés de la commission de la Défense.

Ces tests seront évidemment cruciaux. Or, certains ne furent pas réalisés au moment de « basculer » vers le système Louvois, ce qui est quand même surprenant. « On n’avait pas testé les indemnistés pour service en campagne (ISC) au sein de l’armée de Terre (…) On a vu les difficultés qui s’en sont suivies », a confié M. Bodin.

« Antérieurement, chacun choisissait ce qu’il testait, ce qui n’est plus le cas [ndlr, pour Source Solde] : nous essayons de définir une grille identique pour l’ensemble des armées, en particulier en testant les principales indemnités », a encore fait valoir le SGA.

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