Pour la deuxième fois en 2015, le porte-avions Charles de Gaulle sera engagé dans les opérations contre Daesh

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L’annonce était attendue. Plusieurs signes, en effet, laissaient présager un nouveau déploiement – le second de l’année – du porte-avions Charles de Gaulle dans les eaux du golfe arabo-persique (GAP).

Le chef d’état-major de la Marine nationale (CEMM), l’amiral Bernard Rogel, avait vendu la mêche lors de son audition par les députés de la commission de la Défense, dans le cadre des discussions budgétaires.

En outre, en raison de son intense activité liées à des contraintes financières, l’US Navy n’est actuellement pas en mesure de relever le porte-avions USS Theodore Roosevelt jusqu’avant l’arrivée  dans les eaux du golfe de l’USS Harry S. Trumman d’ici le début de l’année prochaine.

D’où l’hypothèse de l’envoi dans la région du Charles-de-Gaulle pour assurer la permanence aéronavale de la coalition anti-État islamique (EI ou Daesh), comme il l’avait déjà fait en avril dernier, pour 2 semaines.

Aussi, la confirmation, par l’Élysée, à l’issue d’un Conseil restreint de défense, ce 5 novembre, du départ prochain du porte-avions français pour le golfe arabo-persique n’est pas une surprise.

« Le déploiement du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle a été décidé pour participer aux opérations contre Daech et ses groupes affiliés », a ainsi annoncé la présidence de la République.

Pour cette mission, qui permettra de faire souffler un peu la base aérienne projetée (BAP) de Jordanie, le groupe aéronaval qui accompagnera le Charles-de-Gaulle sera multinational puisqu’il comprendra des frégates belge, australienne et britannique. En outre, il s’agira de la dernière campagne du Super Étendard Modernisé (SEM), l’amiral Rogel ayant confirmé que le prochain déploiement du porte-avions sera « tout Rafale ».

Cela étant, la participation aux opérations contre l’EI du Charles-de-Gaulle avait coûté 40 millions d’euros, ce qui donna lieu à quelques interrogations sur le rapport coût/efficacité.

« On nous fait souvent un mauvais procès à ce sujet » avait estimé l’amiral Rogel, lors de son passage devant les députés. « La marine, qui déploie en permanence 5.000 personnes en mission, ne coûte au BOP OPEX, notamment pour les missions Chammal et Corymbe, que moins de 100 millions par an sur 1,2 milliard d’euros ; cela ne me paraît pas excessif. Il faut donc savoir raison garder et éviter d’utiliser de mauvais arguments dans des combats de périmètre », avait-il fait valoir.

« Le Charles-de-Gaulle (…) est un outil de puissance important, reconnu par nos alliés les plus puissants et par les marines européennes, qui nous jugent crédibles et nous considèrent comme des leaders dans ce domaine. Actuellement, nous aidons les Britanniques à remonter en puissance en vue de la mise en service de leurs deux porte-avions. Cette capacité aéronavale est un véritable signe de puissance maritime », avait encore insisté le CEMM.

Ce déploiement annoncé par l’Élysée sera l’avant-dernier du Charles-de-Gaulle avant son « Indisponibilité périodique pour entretien et réparation » (IPER), qui devrait durer 18 mois. Ce qui fait que l’US Navy ne pourra plus se reposer sur son homologue française en cas de nouvelle absence d’un de ses porte-avions dans le Golfe.

« À ceux qui font remarquer qu’un seul bâtiment ne permet pas d’assurer la permanence,  je réponds que nous n’avons qu’à en prendre deux, et nous n’aurons plus de problèmes », avait malicieusement lancé l’amiral Rogel aux députés.

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