Le président égyptien appelle l’Otan à intervenir en Libye

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La route est encore longue pour la formation d’un gouvernement d’unité nationale en Libye. Et cela, malgré les efforts de l’émissaire des Nations unies, Bernardino Léon, pour trouver un accord entre les deux factions qui se disputent le pouvoir.

Pour rappel, la Libye compte deux administrations : l’une établie à Tripoli, soutenue par la milice Fajr Libya, à dominante islamiste, l’autre repliée à Tobrouk, reconnue par la communauté internationale.

Dans le même temps, les milices, formées en 2011 pour renverser le régime du colonel Kadhafi, n’ont pas rendu les armes. Et la Libye doit composer avec des groupes jihadistes affiliés soit à l’État islamique, soit à al-Qaïda.

La présence de ces derniers sur le sol libyen alimente le terrorisme non seulement dans la bande sahélo-saharienne mais aussi en Tunisie et en Égypte, deux pays frontaliers de la Libye.

Aussi, pour plusieurs chefs d’État africains, l’Otan, qui était intervenue en Libye dans le cadre de l’opération Unified Protector, est en partie responsable de cette situation, estimant qu’elle n’y a « pas terminé » le travail.

« En Libye, l’objectif recherché était l’assassinat de Kadhafi mais pas autre chose. Ce qu’il n’y a pas eu, c’est le service après-vente », avait résumé Idriss Déby Itno, le président tchadien, lors du premier Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique, en décembre 2014.

Au Caire, on pense peu ou prou la même chose. Dans un entretien accordé au quotidien britannique « The Daily Telegraph », le président égyptien, Abdel Fatah al-Sissi, a appelé l’Otan à agir pour reconstruire la Libye.

« La Libye est un danger qui nous menace tous. S’il n’y a pas de gouvernement, cela créée un vide où les extrémistes peuvent prospérer », a affirmé le maréchal al-Sissi. « La mission n’a pas été complètement accomplie (…) Nous devons soutenir tous les efforts pour aider le peuple libyen et l’économie libyenne », a-t-il ajouté, estimant urgent d’y arrêter le « flux de fonds et d’armes et de combattants étrangers vers les extrémistes ».

« Tous les membres de l’Otan (…) qui ont pris part au renversement de Kadhafi doivent apporter leur aide », a encore déclaré le président égyptien.

Ce n’est pas la première fois que ce dernier plaide pour une intervention internationale en Libye. En février, il avait prévenu les Européens que la situation libyenne était la source d’un « grand danger, pas seulement pour les Libyens maus pour les voisins et l’Europe ». Et d’ajouter : »Nous devons travailler ensemble pour battre le terrorisme ».

L’Égypte a déjà été impliquée militairement en Libye au cours de ces derniers mois. Elle aurait prêté assistance à des raids aériens menés à Tripoli par les Émirats arabes unis en août 2014. Plus récemment, au lendemain de la diffusion d’une vidéo montrant l’assassinat de 21 coptes égyptiens par l’EI, son aviation avait bombardé les positions tenues par les jihadistes à Derna.

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