Pour la première fois, l’aviation russe bombarde l’État islamique à Palmyre

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Contrairement au mouvement taleb afghan, qui clame sa responsabilité pour n’importe quel accident pourvu que cela serve sa propagande, l’État islamique (EI ou Daesh) n’a pas pour habitude de revendiquer des actions dans lesquelles il n’a joué aucun rôle.

C’est ainsi, que par exemple, il n’a fait aucun commentaire sur l’attentat de Suruç, commis en juillet en Turquie, pas plus qu’il n’en a fait pour celui d’Ankara. Et, en général, il ne tarde pas à revendiquer les attaques qu’il a commanditées.

Aussi, quand la branche égyptienne de l’EI affirme être responsable de la chute d’un Airbus A-321 d’une compagnie aérienne russe, peu de temps après son décollage de la ville balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, on doit la prendre au sérieux.

Pour autant, l’hypothèse d’un acte terroriste pouvant expliquer ce drame est loin de convaincre…. C’est ainsi le cas de James Clapper, le directeur du renseignement américain.

Ce dernier a affirmé, ce 2 novembre, qu’il n’y a « pas de signe, pour l’instant » que l’Airbus russe ait été victime d’un attentat, estimant « improbable », sans toutefois l’écarter définitivement, que l’EI ait les moyens d’abattre un avion de ligne.

Mais il n’y a pas besoin de missiles sol-air de type MANPAD pour envoyer un aéronef au « tapis » : il suffit de placer une bombe à bord, comme cela fut le cas pour un Boeing B-747 de la Pan Am, au-dessus de Lockerbie, en encore pour un DC-10 de l’ancienne compagnie française UTA alors qu’il survolait le Ténéré. Qui plus est, les groupes jihadistes n’ont jamais renoncé à ce mode d’action : il suffit de souvenir de Richard Reid, qui tenta de faire exploser  le vol 63 d’American Airlines reliant Paris à Miami en décembre 2001 et d’Umar Farouk Abdulmutallab, qui tenta de faire la même chose en 2009.

En tout cas, un dirigeant de la compagnie russe a affirmé que seule une « action extérieure » pouvait expliquer la chute de l’A-321, qui, selon lui, était un avion parfaitement entretenu. Dans le même temps, un membre de la commission d’enquête chargée de déterminer les causes du drame a indiqué que l’appareil, dont on sait qu’il s’est disloqué en vol, n’avait « pas été touché de l’extérieur par un projectile ».

Quoi qu’il en soit, c’est dans ce contexte, et donc après la revendication de l’EI, que l’aviation russe a frappé pour la première fois les environs de la ville de Palmyre, au cours de ces dernières heures.

Jusqu’à présent, et malgré les affirmations syriennes (toutes dementies), les bombardiers russes n’avaient jamais mené de telles frappes dans les environs de cette localité, conquise par l’EI en mai dernier et située à 205 km à l’est de Damas. Selon Moscou, une « position défensive » ainsi que des « batteries anti-aériennes » y ont été détruites.

Au total, et en deux jours, l’aviation russe a bombardé 237 cibles en 131 sorties. Les objectifs visés étaient surtout situés dans la région de Damas, où le groupe salafiste Jaïch al-Islam (« L’armée de l’islam »), qui y très présent, utilise des familles alaouites et des soldats syriens capturés comme boucliers humains,  ainsi que dans les provinces de Hama (centre), de Homs (centre), de Lattaquié (ouest), d’Alep (nord-ouest) et de Raqqa (est). À noter que cette dernière est le bastion de l’EI en Syrie.

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