L’US Air Force envisage de réduire les équipages de drones MALE à un seul opérateur

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Actuellement, que ce soit aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Italie et en France, une drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) de type MQ-1 Predator ou MQ-9 Reaper est mis en oeuvre depuis une station de contrôle (ou cockpit) par un pilote et un opérateur capteurs (SENSO, pour Sensor Operator).

Seulement, aux États-Unis, et comme l’a souligné un rapport publié en 2013 par le colonel Bradley Hoagland pour le compte de la Brookings Institution, les volontaires pour la filière « drone » ne se bousculent pas alors que l’US Air Force n’a aucun problème pour recruter des pilotes qui évolueront à bord d’avions de combat.

Deux raisons à cela : la spécialité d’opérateur de drones est vue, à tort ou à raison, comme une voie une garage étant donné que les perspectives de carrière étaient, au moment de cette étude, limitée et le rythme opérationnel est jugé trop élevée.

Qui plus est, comme les effectifs d’opérateurs de drones sont en déficit, il manque aussi des instructeurs, ce qui réduit la capacité de l’US Air Force à former des spécialistes.

Comment faire alors pour remédier à ce problème. Le général Robert Otto, chargé des capacités ISR (Intelligence, surveillance, reconnaissance) de l’US Air Force a avancé une piste simple (voire simpliste) : réduire les équipages des drones MQ-1 et MQ-9 en supprimant l’opérateur capteurs.

« Nous avons deux personnes pour faire voler [un appareil] à 75 ou 150 noeuds. Pourquoi ne pas penser à concevoir le travail avec une seule personne? », a-t-il récemment demandé lors d’une conférence organisée à Arlington (Virginie). « Il y a certainement des missions aujourd’hui qui pourraient être réalisées par une femme ou un homme capable à la fois de piloter le drone et de gérer les capteurs », a-t-il ajouté.

Et, a encore poursuivi le général Otto, il serait possible de revenir à un équipage comprenant un pilote et un opérateur capteurs en fonction de la difficulté des missions. Cela « pourrait avoir un impact significatif sur la pénurie actuelle de l’US Air Force en matière de pilotes d’avions pilotés à distance (RPA) », a-t-il estimé.

Le sujet est d’importance car le Pentagone a décidé, en août, d’augmenter encore le nombre des missions assurées par ses drones, avec 90 patrouilles quotidiennes (Combat Air Patrol) contre 61 actuellement.

La pénurie d’équipages ne concerne pas seulement l’US Air Force mais aussi l’armée de l’Air, qui utilise des MQ-9 Reaper ainsi que des Harfang dans la bande sahélo-saharienne.

« La disponibilité est incroyable, ils ne tombent jamais en panne (..) La difficulté c’est que comme ils volent énormément et enchaînent les missions de 24 heures, je n’ai pas assez d’équipages et nos gens tournent trop en Opex », avait récemment expliqué le général Denis Mercier, désormais ex-chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA).

Les équipages français de drones se composent d’un pilote de chasse ayant au minimum une qualification de sous-chef de patrouille et un navigateur officier système d’armes (NOSA).

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