Les marins-pompiers de Marseille interviendront en mer en cas d’incident majeur

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Le 22 octobre, à Boulogne-sur-Mer, le Premier-ministre, Manuel Valls, a annoncé plusieurs mesures prises dans le cadre du Comité interministériel de la mer (CIMer) visant à améliorer la politique maritime de la France, domaine dans lequel cette dernière affiche de grandes ambitions.

Sans entrer dans le détail des décisions concernant les différents secteurs d’activité liés au monde maritime, certains mesures concernent le ministère de la Défense, et plus particulièrement la Marine nationale.

Ainsi, le CIMer a adopté une « stratégie nationale de sûreté des espaces maritimes » pour prendre en compte les menaces actuelles, qui vont du terrorisme aux trafics en passant par la piraterie. Il s’agit ainsi de contrer toute activité illégale qui portent atteinte aux « intérêts de la France » et d’assurer « notamment la sécurité des approvisionnements ».

Toutefois, et sans surprise, aucun moyen nouveau pour la Marine nationale n’a été annoncé mais il a été rappelé les livraisons prochaines des 4 Bâtiments multi-missions (B2M) destinés à l’outre-Mer, des 2 patrouilleurs légers pour la Guyane et d’un navire logistique polaire pour Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF).

S’agissant de la lutte contre les trafics, et en particulier celui de la drogue, comme il n’y aura pas de moyens supplémentaires, la seule marge de manoeuvre est d’ordre juridique. Ainsi, la loi sera modifiée pour donner plus de latitude aux bâtiments de la Marine nationale ou des douanes quand il s’agit d’intercepter des trafiquants. Le nouveau dispositif permettra un « traitement distinct de l’équipage, de la cargaison de drogue saisie et du navire intercepté ». Et de préciser que « la destruction de la cargaison saisie pourra être décidée rapidement, sous certaines conditions ».

Cependant, le dispositif actuel n’empêche pas les saisies très importantes de drogue. Le bilan de la frégate de surveillance Ventôse est, à ce sujet, éloquent, avec une prise totale de 1,6 tonne de cocaïne pure lors de plusieurs interventions récentes aux Antilles.

Un autre volet de cette stratégie porte sur la cybersécurité des navires. L’État va ainsi aider les armateurs français à prendre les mesures nécessaires pour faire face à la menaces des attaques informatiques. Là, la Marine nationale aura sans doute un rôle à jouer étant l’expertise qu’elle a développée dans ce domaine.

Enfin, un autre point concerne les opérations de secours maritime, désormais plus compliquée en raison du gigantisme des navires actuels.

« On n’assiste pas un navire comme le Bougainville de la CMA-CGM, (…) capable de transporter 17 500 ‘boîtes ‘ comme un petit porte-conteneurs. C’est la même chose pour les paquebots, qui peuvent désormais transporter jusqu’à 5.000 passagers, là où le Titanic ‘insubmersible’ n’en accueillait que 2.000 », expliquait, il y a peu, l’amiral Bernard Rogel, le chef d’état-major de la Marine nationale (CEMM).

« Le gigantisme croissant des navires de la flotte de commerce soulève également de nouveaux défis auxquels l’État doit se préparer dans le cadre des opérations de secours maritime de grande ampleur », a-t-il été souligné dans le dossier de presse du CIMer.

Aussi, un soutien financier, de l’ordre d’un million d’euros, auquel sera ajouté une partie de la taxe « éolienne », les moyens de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) seront renouvelés.

En outre, une « nouvelle force d’intervention contre les sinistres maritimes » va être créée. Elle « s’appuiera sur l’expertise et les capacités du bataillon des marins-pompiers de Marseille (BMPM) qui pourront désormais intervenir en mer, partout au large des côtes, en cas d’événements de mer majeurs et à la demande de l’autorité maritime ».

Le BMPM est une unité de la Marine nationale, financée par la ville de Marseille et placée pour emploi sous la direction de son maire.

Le ministère de la Défense précise qu’il a pour mission d’assurer « la protection des personnes, des biens et de l’environnement à Marseille, de l’aéroport Marseille-Provence, du grand port maritime, et du parc national des Calanques » et qu’il peut aussi « intervenir en renfort, sur ordre du ministère de l’Intérieur, plus précisément par la Direction de la Sécurité Civile, sur l’ensemble du territoire national comme à l’étranger, sur des catastrophes naturelles majeures ».

En moyenne, le BMPM effectue 110.000 interventions par an (soit une toutes les 5 minutes). Il compte 2.400 personnels (dont une centaine de civils) et dispose de « 450 véhicules et 15 moyens nautiques, dont le seul bateau pompe français ».

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