L’étendard du 5e Régiment de Cuirassiers rejoindra les Émirats arabes unis

Il y a peu, quand on parlait de la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère (DBLE), l’on désignait un groupement tactique interarmes (GTIA) basé à Zayed Military City, à 65 km d’Abou Dhabi, composé de personnels permanents, renforcés pontuellement par des unités envoyés aux Émirats arabes unis pour des missions de courte durée.

Mais, maintenant que cette même 13e DBLE va monter en puissance et être transférée au Larzac, il fallait confier de nouvelles traditions au GTIA installé aux Émirats.

L’on aurait pu penser que ce dernier allait reprendre celles d’un régiments passé à la trappe dans la récente vague des restructurations qui ont affecté l’armée de Terre, comme par exemple le 1er Régiment d’Artillerie de Marine (RAMa), l’un des plus décorés de l’armée française, dissous cet été.

Finalement, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Jean-Pierre Bosser, a décidé de confier à ce GTIA l’étendard du 5e Régiment de Cuirassiers (RC), disparu de l’ordre de bataille en 1992.

Pourquoi ce choix? Comme l’a souligné le CEMAT, lors de son intervention devant les députés de la commission « Défense », le 5e Cuirassiers est « l’un des régiments les plus anciens et les plus décorés de l’armée française. »

Mais aussi surtout par la présence française aux Émirats sera « densifiée » au profit de l’arme blindée cavalerie et de ses chars Leclerc.

« Nos tankistes manquent d’une capacité d’entraînement en zone désertique en permanence sur toute l’année. L’engagement de quatre-vingt-dix chars Leclerc par les EAU au Yémen facilite nos projets actuels », a en effet expliqué le général Bosser.

Le 5e Cuirassiers, encore appelé « Royal Pologne », est effectivement un régiment prestigieux. Dans les plis de son étendard sont inscrits les noms des batailles de Rivoli (1797), Austerlitz (1805), Wagram (1809), La Moskova (1812), L’Yser (1914), l’Avre (1918), L’Aisne (1918) et d’Indochine (1946-54).

Comme la plupart des unités de la cavalerie française, le 5e Cuirassiers a des origines très anciennes. Devenu français en 1653 alors qu’il s’appelait « le Régiment de Cavalerie Étrangers », il prend l’appellation « Nogent Cavalerie », du nom de son propriétaire, qui était alors le comte de Nogent.

En 1725, il est racheté par le roi Louis XV, qui l’offre à son beau-père, c’est à dire à Stanislas, ex-roi de Pologne : il devient ainsi le « Royal Pologne ». Lors de la Révolution française, il change de nouveau de nom pour prendre celui de 5e Régiment de Cavalerie en 1791 puis, enfin, en 1803, celui de 5e Régiment de Cuirassiers.

Pour l’anecdote, ce régiment a vu les débuts d’un certain lieutenant Philippe de Hauteclocque (alias Leclerc), futur héros de la France Libre et maréchal de France. Une stèle a par ailleurs été élévée à Waterloo pour rendre hommage à la vaillance de ses cavaliers.

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