« Crise » de l’habillement au sein de la Marine nationale

marine-20151022En 2010, l’idée d’externaliser la fonction habillement au sein des armées avait été mise sur la table. Afin d’en réduire les coûts, jugés trop important, il s’agissait de confier au secteur privé la réalisation, le stockage et la distribution des effets militaires, à l’exception de ceux ayant une « haute criticité opérationnelle ».

Finalement, trois ans plus tard, ce projet a été abandonné, au profit d’une « régie rationalisée optimisée » (RRO). Et dans le langage actuel, rationaliser signifie réduire les effectifs et les centres de stockage grâce à des gains de productivité obtenus par la mise en place d’un « système d’information logistique » censé être performant.

Au moment de l’annonce du choix en faveur de cette solution, il avait été dit que la RRO contribuerait « à la préservation des capacités opérationnelles des armées et apportera une réponse adaptée aux attentes légitimes des militaires en matière d’amélioration de la qualité de service » tout en permettant une économie annuelle de 50 millions d’euros et le « maintien de l’activité des PME-PMI françaises, partenaires traditionnels » des armées.

Seulement, il semblerait que tout ne se passe pas au mieux sur le terrain. Lors de l’audition du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en commission élargie (défense, finance, affaires étrangères) dans le cadre de l’examen du projet de budget 2016, le député Gwendal Rouillard a évoqué des problèmes en matière d’habillement sur les bases navales de Brest, Toulon et Cherbourg.

« Certains marins font état de leurs préoccupations dans le domaine de l’habillement, avec des conditions d’approvisionnement qui sont manifestement loin d’être optimales », a dit le député. « Ces difficultés ont-elles été signalées au service du commissariat des armées et quelles mesures ont été éventuellement prises pour y faire face? », a-t-il demandé.

Plus tard, le ministre a affirmé être au courant de ces problèmes, qui affectent « en particulier » la Marine. « C’est une question récurrente mais qui n’est pas si secondaire car ça contribue au moral » des personnels, a dit M. Le Drian, qui même parlé de « crise dans l’habillement ».

Aussi, un « plan d’urgence » devrait lui être présenté le 17 novembre prochain pour que « s’arrêtent ces dysfonctionnements ». Mais sans attendre, le ministre a d’ores et déjà pris plusieurs mesures « à effet immédiat », dont le renforcement du personnel d’accueil dans les salons d’habillement afin d’étendre les horaires d’ouverture et la mise en place d’une permanence téléphonique pour « que les militaires sachent leurs droits et les aider en cas de non satisfaction immédiate ».

Enfin, M. Le Drian a demandé au Service du commissariat des armées de « mettre la dernière main à la modernisation de la fonction habillement ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]