Ça sent le roussi pour le F-35 au Canada

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Lors des élections législatives du 19 octobre, le Parti libéral canadien a remporté une nette victoire face aux conservateurs de Stephen Harper, qui aura donc assumé la charge de Premier ministre pendant 9 ans.

En 2010, ce dernier avait d’acquérir, sans passer par un appel d’offres, 65 exemplaires de l’avion F-35 Lightning II, développé par Lockheed-Martin pour remplacer les CF-18 Hornet vieillissants de l’Aviation royale canadienne. Ce qui provoqua de vives oppositions.

Suite à une étude du cabinet KPMG et à un rapport sans concession du Vérificateur général du Canada, il fut mis en avant que les coûts d’une telle acquisition avaient été sous-estimés. Depuis, si des demandes d’informations ont été demandés à 5 industriels (Lockheed-Martin, Boeing, Eurofighter, Saab et Dassault Aviation), le dossier est resté au point mort.

Quoi qu’il en soit, l’achat de F-35 est devenu un des enjeux de la récente campagne électorale canadienne. Et la victoire des Libéraux est une mauvaise nouvelle pour Lockheed-Martin.

En effet, leur chef de file, Justin Trudeau, n’a pas caché son hostilité à l’idée d’acquérir un tel appareil. Lors d’un meeting électoral, il a en effet affirmé que, en cas de succès, il lancerait « un appel d’offres ouvert et transparent pour remplacer les F-18 » car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ».

Et d’ajouter que l’argent économisé sur l’achat et l’exploitation de 65 F-35 serait réinvesti en faveur de la Marine royale canadienne et des chantiers navals d’Halifax. Il y aurait en effet de quoi faire : selon les estimations, l’avion de Lockheed-Martin coûterait 44 milliards de dollars sur 40 ans.

Quoi qu’il en soit, ce changement de majorité au Canada va réveiller les espoirs de certains industriels, à commencer par Boeing, qui a besoin de vendre des F-18 Super Hornet pour maintenir la ligne de production ouverte. Et Dassault Aviation va certainement tenter aussi le coup étant donné qu’il a déjà indiqué être prêt à faire beaucoup de concessions pour séduire les décideurs canadiens.

« Nous proposons de transférer l’intégrité de l’entretien, de la maintenance, de la modernisation de l’avion ici au Canada auprès des industries canadiennes, avec les droits de propriétés intellectuelles et tous les transferts de technologie pour lesquels nous avons l’autorisation du gouvernement français, sans aucune restriction », avait en effet affirmé Yves Robins, le directeur des relations extérieurs de Dassault Aviation, lors d’un entretien donné à Radio Canada en mars 2013.

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