Moscou accuse un avion de chasse français d’avoir été à l’origine d’un incident aérien (MàJ)

Ces derniers temps, la presse à la fâcheuse tendance de voir des Rafale partout, même quand l’avion de Dassault Aviation n’a rien à voir avec le sujet traité. Eh bien pour le président de la Douma (chambre basse du Parlement russe), Sergueï Narychkine, et sa délégation, c’est visiblement la même chose.

Ainsi, alors qu’il s’apprêtait à atterrir à Genève où la délégation emmenée par M. Narychkine doit assister prochainement participer à la 133e session de l’Assemblée de l’Union interparlementaire (UIP), un avion  russe a été approché « dangereusement » par un appareil militaire « français ».

Selon Evguenia Tchougounova, la porte-parole de M. Narychkine, qui était à bord du vol pour Genève, un « avion de chasse français s’est approché très près » au point qu’un des membres de la délégation a pu prendre une photographie.

Cela a valu à l’ambassadeur de France en poste à Moscou, Jean-Maurice Ripert, l’envoi d’une convocation pour recevoir les protestations russes. « Ce genre d’actions ternissent la possibilité d’utiliser la France comme lieu pour des rencontres multilatérales et pour des négociations », a même estimé le ministère russe des Affaires étrangères.

« Nous espérons une pleine compréhension du parlement français sur le fait qu’aujourd’hui, un avion français s’est comporté de manière très inamicale en empruntant le couloir aérien sur lequel volait l’avion de la délégation russe. Un avion militaire français a manoeuvré de manière dangereusement proche de l’avion de la compagnie russe. Je pense que sous Mitterrand, De Gaulle ou même Sarkozy, cela n’aurait pas été possible », a fustigé le député Sergueï Gavrilov, un membre de la délégation russe.

Seulement, l’avion de chasse en question n’était sans doute pas français… Car, selon les explications données par le Quai d’Orsay, l’appareil en question était un F-18 des forces aériennes suisses tandis que l’État-major des armées n’a confirmé aucun incident ayant impliqué un avion de l’armée de l’Air dans l’espace aérien français.

Il n’y a rien ne bien étonnant à cela dans la mesure où les forces aériennes suisses sont autorisées à évoluer dans l’espace aérien français conformément à un accord concernant la protection de Genève.

Ce qu’a reconnu Berne, où un porte-parole du Département fédéral de la Défense (DDPS) a affirmé que les faits se sont produits selon une procédure « tout à faire normale ». Du coup, c’est vers la Suisse que les autorités russes devraient maintenant se tourner pour avoir des explications.

Cela étant, le commandant de bord de l’avion russe maintient que l’appareil impliqué était français. Il ne reste plus qu’à attendre la diffusion de la photographie prise par un des membres de la délégation de M. Narychkine pour en avoir le coeur net.

Au passage, le président de la Douma fait partie des personnalités russes sanctionnées par l’Union européenne – et donc interdites de séjour sur son territoire – ce qui lui a valu de se voir refuser un visa par la Finlande alors qu’il devait participer à une réunion de l’OSCE organisée à Helsinki.

MàJ – 21h19 : Finalement, Moscou a présenté ses excuses à Paris par voie diplomatique pour avoir accusé à tort un avion de chasse français pour cet incident aérien. Et va demander des explications à Berne. Le porte-parole du DDPS a expliqué qu’un F-18 avait bien effectué un contrôle de routine, avec contact visuel et relevé de l’immatriculation de l’appareil russe. Et cela s’est passé non pas dans l’espace aérien français mais dans celui de la Suisse, à la verticale de Bienne.

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