Des réservistes du 40e RT seront sanctionnés pour avoir fait manipuler des Famas à des écoliers

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Le 9 octobre, des réservistes de la 10e compagnie du 40e Régiment de Transmissions de Thionville ont animé un atelier pédagogique à l’école de Flastroff (Moselle). Il n’y aurait rien eu à redire si le quotidien « Le Républicain Lorrain » n’avait pas publié, quelques jours plus tard, une photographie montrant les écoliers en position de tireur couché, chacun avec un Famas posé devant lui…

Ce qui n’a pas manqué de faire réagir l’inspection académique. « On ne peut pas cautionner cela », a lancé Antoine Chaleix, le directeur départemental de l’Éducation nationale.

Bien évidemment, les Famas étaient « neutralisés », c’est à dire qu’ils n’avaient pas de chargeur et que leur protection était activée. Aucun risque d’accident, donc.

Pour le lieutenant-colonel Biberia, commandant en second du 40e RT, il s’agit d’une « faute » commise « par enthousiasme ». « Car si des armes doivent être présentées, c’est dans l’enceinte du quartier Jeanne-d’Arc à Thionville. Et sûrement pas au sein d’un établissement scolaire. Je m’explique d’ailleurs mal que l’accès de l’école ait été donné pour cela… Je suis moi-même parent d’élèves et parfaitement à même de comprendre que cela puisse choquer », a-t-il déclaré dans les colonnes du Républicain Lorrain.

Donc, si l’on comprend bien, un gamin de 10 ans peut toucher un Famas lors d’une journée portes ouvertes d’un régiment, voire même monter dans un char quand il y a des animations en ville, notamment au moment du 14-Juillet. Mais pas à l’occasion d’un atelier pédagogique destiné à renforcer le lien « armée-nation »…

D’ailleurs, aucun parent d’élève(s) ne s’est a priori plaint auprès de qui que ce soit après cet atelier. Les enfants non plus. « Certains habitants du village possèdent des fusils chez eux, donc les enfants ont déjà vu des armes », a affirmé la mère d’un écolier à France3 Lorraine. « Mes filles ont adoré, on va parfois à des journées portes-ouvertes, elles sont déjà rentrées dans un char, pour moi c’est la même chose », a enchéri une autre.

Le maire de Flastroff, Roland Schneider, n’a pas semblé choqué. « Il y a deux ans, à peu près la même opération a été menée et cela n’a dérangé personne », a-t-il dit.

Reste que le ministère de la Défense a « condamné fermement » cette « présentation faite par le personnel de réserve de la 10e compagnie » du 40e RT au cours duquel des « élèves ont pu manipuler des armes » car « cela ne justifiait en aucun cas une telle mise en situation ». Et d’annoncer que « des sanctions seront prises à l’encontre les personnes concernées » et que « des consignes très strictes seront également transmises à l’ensemble des régiments pour que cette situation ne se reproduise plus ».

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