DCNS envisage de supprimer 1.000 postes

Les comptes du constructeur naval français DCNS ne sont pas au mieux : en 2014, pour la première fois en 10 ans, une perte de 336 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 3,06 milliards a ainsi été constatée. Et cela, en raison de difficultés rencontrées dans le secteur des activités liées à l’énergie nucléaire civile ainsi que dans le programme de sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) de type Barracuda.

En juillet, le Pdg de DCNS, Hervé Guillou, a précisé les grandes orientations stratégiques du groupe et fixé deux objectifs : accroître le chiffre d’affaires à l’exportation (ce dernier devant passer de 1,16 à 2,5 milliards d’euros) et miser sur le secteur des énergies marines renouvelables. Et le tout en renforçant sa compétitivité et sa rentabilité.

D’où les négociations actuelles avec les syndidats pour arriver à un « accord global de performance ». Selon des sources syndicales, ce dernier prévoit ainsi la suppression, sans licenciements, de 1.000 postes au sein de DCNS, qui employait 13.130 salariés à la fin de l’année 2014.

Ainsi, sur la période 2015-2018, DNCS envisage de ne pas remplacer un départ à la retraite sur deux. Cette mesure permettrait de supprimer 2.000 postes, principalement dans les fonctions de support. Dans le même temps, il serait question d’embaucher 1.000 personnes appelées à travaller essentiellement dans la production et les bureaux d’études.

Par ailleurs, certains salariés doivent s’attendre à changer d’affectation dans la mesure où il est prévu de rapprocher les équipes ‘programmes’ des sites de production (Lorient, Cherbourg, etc…).

Ainsi, 250 employés travaillant actuellement en Île-de-France seraient concernés. D’après les propos tenus par Angelo Martin, responsable de la CFDT, et rapportés par l’AFP, des licenciements seraient à craindre « en cas de refus » de changer d’affectation. À moins qu’il y ait des incitations à la mobilité intéressantes à la clé…

La direction de DCNS aura donc à convaincre des syndicats pour le moins sceptiques, alors que vont s’ouvrir la première phase des négociations portant sur l’emploi au sein du groupe.

Pour la CFDT, il s’agira d’abord de discuter de « la nécessité ou pas de supprimer des postes ». La CGT se veut plus combattive, elle dont le représentant, Laurent Hébert, dénonce un plan de performance « exclusivement tourné vers les finances ». Évoquant des problèmes d’effectifs au niveau de la production, le syndicaliste estime qu’il « faudrait déjà penser à notre capacité à faire » avant de « gagner des commandes supplémentaires ».

Enfin, l’Unsa a fait part de son désaccord avec le plan présenté par l’état-major de DCNS. « Le but, c’est de le faire évoluer », a affirmé Michel Bienfait, estimant qu’il est « trop axé sur la diminution de la masse salariale ».

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