Syrie : Les milices kurdes et des groupes rebelles arabes vont former une coalition

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Au cours de ces dernières heures, l’aviation russe a intensifié ses frappes aériennes contre les groupes armés opposés au régime de Bachar el-Assad. Cependant, ces raids ont relativement épargné l’État islamique (EI ou Daesh) que Moscou affirme combattre. En réalité, ils sont surtout visé les rebelles actifs dans la province de Hama, où une offensive terrestre est en cours contre les rebelles syriens.

Ainsi, avec le soutien aérien russe et l’appui de milices chiites, dont le Hezbollah libanais, l’armée syrienne est actuellement de reprendre du terrain dans une région située à l’intersection des provinces de Hama, de Lattaquié et d’Idleb, où, par ailleurs, l’EI est absent. Dans le même temps, il a été rapporté que ce dernier avait profité de la désorganisation des groupes rebelles syriens, dont certains sont islamistes, salafistes, voire jihadistes, comme le Front al-Nosra) pour avancer vers Alep, la seconde ville du pays.

C’est dans ce contexte que les ministres des Affaires étrangères des États membres de l’Union européenne, réunis au Luxembourg, ce 12 octobre, ont appelé la Russie à « cesser immédiatement » les frappes qui visent l’opposition syrienne modérée et dénoncé les « violations russes de l’espace aérien de pays voisins », en référence aux incidents en Turquie, la semaine passée.

« Il ne peut y avoir de paix durable en Syrie avec les dirigeants actuel » et « le régime d’Assad porte la plus grande responsabilité dans les 250.000 morts qu’a fait le conflit et les millions de personnes qu’il a déplacées », ont estimé, dans une déclaration commune, les ministres de l’UE, avant d’appeler « toutes les parties à cesser les bombardements aveugles avec des barils d’explosifs ou des armes chimiques ».

« Cette escalade militaire risque de prolonger le conflit, de saper le processus politique, d’aggraver la situation humanitaire et d’augmenter la radicalisation », a aussi fait valoir cette déclaration, selon laquelle « il devient de plus en plus urgent de trouver une solution durable pour mettre fin au conflit » alors que « la crise s’intensifie ».

Histoire de compliquer (ou simplifier, selon le point de vue) la donne, les Unités de protection du peuple kurde (YPG), c’est à dire les milices qui ont vaillamment défendu la ville de Kobané face à l’État islamique, et des groupes rebelles arabes, ont fait savoir, ce 12 octobre, qu’ils allaient former une coalition appelée « Forces démocratiques syriennes » (FDS). Un groupe assyrien (chrétien) s’est également joint à cette nouvelle alliance.

« Les rapides développements dans les domaines politiques et militaires nécessitent la constitution d’une force militaire nationale unie pour tous les Syriens, incluant des Kurdes, des Arabes, des Syriaques et tous les autres », a expliqué le porte-parole des YPG par voie de communiqué.

Cette alliance inclut surtout les groupes syriens qui ont appuyé les YPG lors de récents combats contre l’EI, notamment à Kobané et Tall Abyad. Parmi eux, l’on trouve principalement Burkhan al-Furat (le volcan de l’Euphrate) ainsi que des tribus arabes.

La formation de cette coalition, qui ne fait que refléter la réalité du terrain, a été annoncée quelques jours après la décision du Pentagone de mettre un terme à son programme de formation des rebelles syriens afin de se concentrer sur la livraison d’armes et d’équipements à des groupes connus et sûrs au contact de l’EI.

Pour rappel, la coalition internationale emmenée par les États-Unis a fourni un appui aérien aux milices kurdes lors de la bataille de Kobané.

A priori, et sans attendre l’annonce officielle de cette alliance, milices kurdes et groupes rebelles arabes ont reçu, le 11 octobre, « 50 tonnes de munitions », parachutées depuis un avion de transport C-17 de l’US Air Force. Le communiqué de l’US Centcom, le commandement américain pour l’Asie centrale et le Moyen-Orient, ne précise pas l’identité des bénéficiaires de ce parachutage… Mais il a mis en avant l’efficacité des milices kurdes et de leurs alliés contre l’EI.

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