Le recrutement prévu en 2016 par la Défense belge sera très insuffisant

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En août, l’on apprenait que la force terrestre belge manquait de personnels, avec des effectifs en déficit de 10 à 35% selon les catégories et les unités. La raison avancée pour expliquer cette situation est toute simple : le nombre de recrues ne compense pas celui des départs, notamment motivés par des départs en retraite.

Le ministère belge de la Défense avait ainsi mis en avant les « réductions budgétaires », coupables d’avoir « freiné le recrutement 2014, avec pour conséquence une diminution du flux de nouvelles recrues pour les bataillons médium et légers ».

Seulement, cela peut s’avérer épineux dans la mesure où, par exemple, le 2e Bataillon commando, basé près de Namur, qui ne compte que 65,18% des volontaires prévus à son tableau organique (TO), doit intégrer la Very High Readiness Joint Task Force, le fer de lance que l’Otan entend mettre en place.

« Le bataillon se situe en plein milieu d’une période d’attrition pure en personnel qui durera 21 mois. Les derniers soldats sont arrivés à l’unité en septembre de l’année passée, et les prochains arriveront en juin de l’année prochaine. Ajoutez à cela les prévisions d’incorporations pour toute l’année 2016 – 25 soldats – et retirez les départs naturels qui rythment la vie de l’unité. En un mot, cette situation est intenable », a même lancé le lieutenant-colonel Vincent Pierard, qui vient de passer le commandement de cette unité au lieutenant-colonel Frédéric Linotte.

Qui plus est, en raison de ce déficit d’effectifs, Bruxelles étudie la possibilité d’engager des militaires spécialisés dans la logistique dans l’équivalent belge de l’opération intérieure française Sentinelle. « Ils recevront une formation pour ce type de mission, formation que les unités combattantes chargées de la surveillance ont aussi reçue de manière spécifique », a fait valoir un porte-parole du ministère belge de la Défense.

Pour rappel, en raison justement des besoins que demande l’opération Sentinelle, le gouvernement français a décidé de revoir à la baisse les déflations d’effectifs militaires et d’augmenter le format de la Force opérationelle terrestre (FOT).

Mais rien de tout ça en Belgique… Puisque la Défense belge, pour l’ensemble de ses composantes, ne pourra recruter, en 2016, que 700 nouveaux militaires, soit un chiffre équivalent à celui de 2015.

Malgré les économies (1,6 milliards d’euros d’ici 2019), c’est un « minimum absolument nécessaire », a commenté Steven Vandeput, le ministre belge de la Défense. Mais c’est un minimum largement insuffisant en raison d’une vague massive de départs à la retraite.

« On a besoin de beaucoup plus que 700 personnes par an. Toutes les unités se plaignent (d’un nombre d’arrivées bien inférieur à celui des départs) parce qu’on a des besoins partout », a expliqué, auprès de l’agence Belga, le lieutenant-colonel Van Ryckeghem, chef du Centre de Compétence Terre-Département-Manœuvre.

Qui plus est, recruter 700 nouveaux soldats est une chose… Pouvoir les garder jusqu’au bout de leur formation, voire de leur contrat, en est une autre. « L’attrition est importante après l’incorporation. Elle peut atteindre 50% des nouveaux militaires qui quittent après deux ans », a précisé l’officier.

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