Syrie : Le secrétaire général de l’Otan prêt à envoyer des troupes en Turquie

Alors que les pays membres de l’Otan ont dénoncé, cette semaine, le comportement « irresponsable » de l’aviation russe après deux intrusions dans l’espace aérien turc, son secrétaire général, Jens Stoltenberg s’est dit inquiet, le 8 octobre, de la situation syrienne.

« En Syrie, nous avons observé une escalade inquiétante des activités militaires russes », a en effet déclaré M. Stoltenberg, lors d’une réunion des 28 ministres de la Défense de l’Alliance, à Bruxelles. Et « ceci est particulièrement pertinent au regard des violations récentes de l’espace aérien de l’Otan par des avions russes », a-t-il ajouté, en réfence à ce qu’il s’est passé quelques jours plus tôt.

« J’appelle la Russie à jouer un rôle constructif dans la lutte contre l’État islamique » (EI ou Daesh), a lancé, lors d’une conférence de presse, l’ancien Premier ministre norvégien.

« Les récentes violations de l’espace aérien turc sont inacceptables. L’Otan continuera de  suivre la situation de près. Nous sommes en forte solidarité avec la Turquie. Une solution politique à la crise en Syrie est plus nécessaire que jamais. Et l’Otan soutient les efforts de l’ONU et d’autres pour essayer de trouver une solution politique négociée à la crise », a-t-il ajouté.

S’agissant des menaces qui pèsent actuellement sur certains membres de l’Otan, M. Stoltenberg a évoqué les mesures prises pour y répondre, avec le renforcement de la Force de réaction rapide (NRF, Nato Response Force) et la création d’un « fer de lance », c’est à dire une force plus réduite, capable d’être déployée à très court préavis.

Mais ces mesures, décidées en réponse à la crise ukrainienne, ne concerneront pas seulement le flanc Est de l’Alliance atlantique, confrontée à « des menaces venant de nombreuses directions, et prenant des formes différentes ».

« Nos responsables militaires ont confirmé que nous avons déjà tout ce qu’il faut pour déployer la Nato Response Force vers le flanc sud », a ainsi affirmé M. Stoltenberg.

« Dans les prochains mois, nous allons également examiner d’autres besoins le long de nos frontières méridionales. Dans le même temps, nos troupes s’entraîneront pour augmenter leur disponibilité et pour s’assurer qu’elles peuvent travailler ensemble de manière transparente », a poursuivi le secrétaire général de l’Alliance.

« L’Otan est prête à défendre et à protéger tous les Alliés contre toute menace. Et cela est aussi valable pour la Turquie », qui partage des frontières avec la Syrie et l’Irak, a assuré M. Stoltenberg. Aussi, a-t-il ajouté, « c’est une des raisons pour lesquelles nous avons douvlé la taille de la NRF et créé une force « fer de lance ».

« L’idée est qu’en augmentant la préparation de nos forces, nous sommes en mesure de les déployer au sud ou à l’est, si nécessaire », a encore expliqué le secrétaire général de l’Otan.

Enfin, ce dernier a souligné l’importance pour l’Otan des événements en Syrie. Car, a-t-il dit, « nous voyons que la Russie y teste certaines de ses armes les plus modernes » et que les Russes ont « accru leur présence non seulement en Syrie mais aussi en Méditerranée orientale ».

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