L’aviation française a frappé Daesh à Raqqa, en Syrie

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Près de deux semaines après un premier raid en Syrie ayant visé un camp d’entraînement de l’État islamique (EI ou Daesh) à Deir ez-Zor, l’aviation française a mené, dans la nuit au 8 au 9 octobre, des frappes dans la région de Raqqa, l’un des fiefs de l’organisation jihadiste.

« La France a frappé Daesh en Syrie cette nuit à Raqqa. Ce n’est pas la première fois, ce n’est pas la dernière fois », a ainsi annoncé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui était, ce jour, l’invité de la matinale d’Europe1.

Parmi les Rafale engagés dans ce raid, deux ont « délivré des bombes sur un camp d’entraînement » de Daesh, a précisé le ministre avant d’ajouter que « les objectifs ont été atteints » et de « remercier et de féliciter les pilotes pour cette opération ».

« Nous avons frappé parce que nous savons qu’il y a en Syrie, en particulier dans les environs de Raqqa, des centres de combattants étrangers dont la mission n’est pas d’aller combattre pour Daech sur le Levant, mais de venir en France, en Europe, pour commettre des attentats », a encore expliqué M. Le Drian.

S’agissant des opérations en Syrie, les avions français n’agissent pas dans le cadre de la coalition. « Nous avons notre liberté d’appréciation, de nos cibles de renseignement et de nos actions », avait précisé le ministre dans un entretien publié par le quotidien Le Monde, en septembre.

Par ailleurs, M. Le Drian a affirmé que « 80 à 90% » des frappes effectuées actuellement par la Russie en Syrie « ne visent pas Daesh » mais contribuent « en priorité (à préserver) la sécurité de Bachar el-Assad ». La veille, Washington a livré une estimation quasiment identique.

« La menace pour la France, c’est Daesh », a insisté M. Le Drian. « C’est en Syrie que s’organisent potentiellement des attentats, que s’organise la formation de combattants étrangers dont la mission est de venir nous frapper ici », a-t-il poursuivi. Quant à Bachar el-Assad, il « est l’ennemi de son peuple », a-t-il estimé. Mais « nous estimons que c’est Daech notre adversaire principal » a encore insisté le ministre.

En outre, M. Le Drian a souligné la nécessité d’éviter les dommages collatéraux, ce qui explique une certaine retenue dans les opérations de la coalition anti-EI dirigée par les États-Unis.

« Daesh s’est organisé de telle sorte que des enfants, des femmes, des civils soient en première ligne. Les responsables se cachent dans des écoles, des mosquées, des hôpitaux, ce qui rend l’action de la coalition en Irak et l’action de la France et d’autres partenaires en Syrie difficile, parce que nous ne souhaitons pas faire de victimes collatérales », a fait valoir le ministre. « Nous sommes donc très exigeants sur les cibles que nous avons l’intention de viser, en étant en même temps très exigeants sur la nécessité de combattre Daech », a-t-il ajouté.

Enfin, au cours des 7 derniers jours, et hormis ce raid contre un camp d’entraînement de l’EI à Raqqa, l’aviation française a effectué 23 missions dans le nord de l’Irak, dont 6 ont donné lieu à des frappes contre 12 positions jihadistes dans les régions de Ramadi, Kirkouk et Sinjar.

Pour rappel, le dispositif aérien de l’opération Chammal [ndlr, nom de la participation française à la coalition] s’appuie sur 6 Mirage 2000D/N déployés en Jordanie, un ravitailleur C-135FR, 6 Rafale et 1 avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL-2) basés à al-Dhafra, aux Émirats arabes unis.

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