La DPSD avait inspecté le dépôt de munitions de Miramas plus de 8 ans avant le vol d’explosifs

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Site sensible s’il en est, le dépôt de munitions « Provence » de Miramas aurait dû faire l’objet d’une attention toute particulière afin d’éviter ce qui est arrivé en juillet dernier, c’est à dire le vol d’explosifs et de détonateurs.

Or, dans une réponse donnée à une question écrite du député François Cornut-Gentille (Les Républicains – Haute-Marne), le ministère de la Défense a indiqué que la dernière inspection de ce dépôt de munitions par le Groupement de sécurité des installations militaires (GSIM) de la Direction de la protection et de la sécurité de la Défense (DPSD) remontait au 16 février 2007 et qu’un « rapport classifié détaillant le niveau de sécurité de cette emprise » avait été rendu à l’issue.

Mieux encore, une seconde inspection menée par ce même GSIM n’était prévue que « dans le courant de l’année 2016 ». Toutefois,  le ministère de la Défense a assuré que l’échelon local de la DPSD avait visité à plusieurs reprises le dépôt « Provence » depuis 2009. « Pour quoi faire? Quoi constater? Avec quelle autorité sur la hiérarchie? Avec quelles suites? Mystère », a commenté M. Cornut-Gentille.

Ce dernier a ironisé sur le délai entre deux visites du GSIM. « Une inspection par décennie. Pour un site de munitions militaires, point trop n’en faut », a-t-il écrit.

Alors, de deux choses l’une : soit rien n’a été trouvé à redire au sujet de la protection de ce site sensible lors de l’inspection de 2007 et des « visites » de l’échelon local de la DPSD, ce qui est fort improbable, soit les recommandations éventuellement faites ont été oubliées dans un classeur, faute de crédits pour les appliquer…

En tout cas, une chose est sûre : la protection de ce dépôt de munitions n’était pas optimale et les intrus qui ont fait main-basse sur les explosifs et les détonateurs n’ont pas manqué d’en profiter. D’ailleurs, c’est ce qui a motivé l’adoption d’un plan d’urgence, fin juillet, pour sécuriser tous les sites sensibles relevant du ministère de la Défense. Une enveloppe de 60 millions d’euros a été prévue à cet effet dans le projet de budget 2016.

Plus de trois mois après les faits, on n’en sait toujours pas plus sur les auteurs du vol. Quant aux sanctions annoncées pour les « responsabilités individuelles incontestables (…) identifiées » par l’enquête de commandement, si elles ont été prises, ça ne s’est pas su.

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