Le F-35 a un problème de siège éjectable

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Le programme d’avion de combat de 5e génération F-35 « Lightning II » n’a pas été épargné par les problèmes au cours de son développement, au point que son coût a grimpé de façon exponentielle… Ce qui lui attire de nombreuses critiques, notamment de la part des organismes américain de contrôle, comme le Government Accountability Office (GAO) ou encore de l’Operational Testing and Evaluation office (DOT&E, Bureau des évaluations et des essais opérationnels du Pentagone).

En début d’année, ce dernier a fait le bilan des points sur lesquels il fallait accorder une attention toute particulière, à commencer par les logiciels de bord comme l’Automatic Logistics Information System (ALIS), véritable système d’exploitation du F-35. En outre, le DOT&E a aussi fait état de problèmes au niveau des commandes de vol, notamment lors de manoeuvres à haute vitesse ainsi que de restrictions opérationnelles, l’avion de Lockheed-Martin pouvant être vulnérable à la foudre.

Il ne s’agit-là que de quelques problèmes parmi tant d’autres… Et un nouveau vient d’apparaître, cette fois au niveau du siège éjectable, fourni par Martin-Baker. Il peut paraître bénin au regard des autres souci que les ingénieurs de Lockheed-Martin doivent régler. Mais tout de même.

Ainsi, selon Defense News, le siège éjectable US16E du F-35 serait susceptible de blesser gravement un pilote trop léger. Au cours de tests d’éjection à basse vitesse, il est apparu que le cou des mannequins utilisés pour la cause avec le casque « Gen III F-35 Helmet Mounted Display System » (HMDS), s’était brisé.

Du coup, tant que ce problème n’est pas réglé, il a été décidé de ne pas faire voler des pilotes pesant moins de « 136 livres », soit environ 61,5 kg. Un seul est concerné par cette mesure, qui pourrait affecter les femmes pilotes.

« Nous voulons une solution qui soit viable pour tous nos pilotes afin de veiller à leur sécurité dans façon maximale, » a expliqué le lieutenant-colonel Christopher Karns, de l’US Air Force.  « Il est extrêmement important de veiller à ce que la communauté F-35 ait le siège éjectable le plus sûr possible. Nous le devons à nos combattants », a-t-il ajouté.

A priori, le problème ne viendrait pas de l’avion ni du casque qui équipe ses pilotes mais du siège éjectable fourni par Martin Baker. Lors d’une éjection, ce dernier a tendance à amorcer un mouvement de rotation vers l’avant. Ce qui, combiné à la force centrifuge (12-14G), casse le cou des mannequins s’ils sont trop légers.

Cette affaire est en tout cas prise au sérieux au Congrès puisqu’un sous-comité de la Chambre des représentants a l’intention d’organiser, le 21 octobre, une audition de « surveillance » sur ce sujet.

Par ailleurs, la capacité opérationnelle initiale  (IOC) du F-35B, la version dite STOVL destinée notamment à l’US Marine Corps (et aussi à la Royal Navy), aurait été prononcée un peu trop rapidement, si l’on en croit une note de J. Michael Gilmore, le patron du DOT&E, citée par Newsweek.

Ainsi, le F-35B ne portait « pas de missiles ou de bombes » au cours des évaluations menées pour valider cette IOC et il a « atterri sur une plateforme débarrassé de tous les autres avions ». D’où la conclusion : Cela « n’a pas – et ne peut pas démontrer » que l’avion « est efficace d’un point de vue opérationnel, ou que son utilisation est adaptée dans n’importe quel type d’opération de combat limité, ou qu’il est prêt pour des déploiements opérationnel en situation réelle ».

Cela étant, malgré ces soucis, le programme avance quand même. Ainsi, le F-35C, c’est à dire la version navale de cet appareil, a effectué avec succès une nouvelle campagne d’appontages avec prise de brin d’arrêt à bord du porte-avions USS Dwight Eisenhower. Ce qui n’était pas gagné d’avance.

En effet, un rapport ayant fuité en janvier 2012 avait conclu à son incapacité à se poser sur le pont d’un porte-avions, en raison d’une mauvaise position de sa crosse d’appontage, laquelle était alors située trop près du train d’atterrissage.

Photo : Martin Baker

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