L’OSCE a repéré un système russe TOS-1 Buratino dans l’est de l’Ukraine

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Pendant que l’attention a été focalisée sur l’engagement militaire russe en Syrie, la situation dans le sud-est de l’Ukraine (Donbass), où des séparatistes pro-Moscou affrontent les forces gouvernementales ukrainiennes, a été relativement calme au cours de ces dernière semaines.

Et, le 2 octobre, à Paris, à l’issue de nouvelles discussions dans le cadre du « format de Normandie », c’est à dire réunissant les dirigeants français, allemand, russe et ukrainien, il a été annoncé de nouvelles mesures, dont le report des élections locales en Ukraine pour permettre un « scrutin incontestable » ainsi que le retrait des « armes légères » des zones de conflit pour « consolider » le cessez-le-feu, actuellement globalement respecté.

S’agissant plus particulièrement des élections locales, ces dernières devaient se tenir avant la fin de cette année, conformément aux accords de Minsk-2, négociés en février. Elles auront donc finalement lieu « au-delà du calendrier de 2015 », a fait savoir le président Hollande. Ce qui donnera le temps à Kiev d’adopter une « nouvelle loi électorale » et d’amender sa Constitution afin de donner une plus large autonomie aux régions séparatistes.

Aussi, le scrutin que les séparatistes pro-russes veulent organiser le 18 octobre et le 1er novembre dans les territoires qu’ils contrôlent « ne doit pas avoir lieu », a prévenu le président français. Ces élections « à nos yeux ne pourront pas se dérouler dès lors qu’elles ne répondent pas aux conditions que nous avons posées », a-t-il insisté.

« La première étape, c’était le cessez-le feu, il a pris plus de temps que prévu, ensuite le retrait des armes lourdes et légères, ça a pris plus de temps (…) Le vote par le Parlement ukrainien de modifications constitutionnelles, ça arrive mais ça a pris plus de temps », a commenté le président français.

Même chose pour le contrôle des frontières. « Il faudra encore du temps pour aboutir à la dernière étape (…) l’étape essentielle du point de vue du retour de l’intégrité de l’Ukraine, c’est-à-dire le contrôle total des frontières et le retrait des unités étrangères (…) ça prendra plus de temps qu’il n’était prévu, nous en avons acté le principe et finalement les modalités aujourd’hui », a affirmé le président Hollande.

S’agissant du respect du cessez-le-feu, le locataire de l’Élysée a précisé que le « retrait des armes légères » allait commencer dès ce 3 octobre. Cette modalité avait déjà fait l’objet d’un accord entre Kiev et les séparatistes deux jours auparavant. Il s’agit en réalité de retirer les armes dont le calibre est inférieur à 100 mm d’une zone de 15 km de part et d’autre de la ligne de front.

La Mission spéciale de suivi (MSS) de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a déjà du mal à suivre les mouvements des « armes lourdes » théoriquement retirées des zones de contact entre les belligérants. Qu’en sera-t-il avec celles dont le calibre est inférieur à 100 mm, dont on suppose qu’elles sont plus mobiles?

Justement, la MSS a fait une découverte la semaine passée, en constatant la présence d’un système TOS-1 « Buratino » près du  village de Krouhlik, dans une zones contrôlée par les rebelles de la République populaire de Lougansk (LPR).

D’un calibre de 220 mm, le TOS-1 Buratino est un lance-roquette multiple monté sur un châssis de char T-72. Selon Sputnik, il a été conçu pour « la destruction des forces vives et de véhicules blindés légers de l’ennemi au moyen d’obus thermobariques et incendiaires ». Or, ce système aux effets redoutables n’a jamais été dans l’inventaire des forces gouvernementales ukrainiennes. Outre la Russie, seuls l’Irak, l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan en sont dotés.

Si c’est la première fois qu’il a été observé par l’OSCE, la présence de TOS-1 Buratino avait déjà été signalée il y a quelques mois par le ministère ukrainien de la Défense, qui avait prétendu à l’époque en avoir détruit un exemplaire lors des combats de Debaltseve, alors que les accords de Minsk-2 étaient encore en cours de négociation.

« Les deux camps ont accepté il y a un an de retirer les armes lourdes de la ligne de front. Voir une telle arme si près de la ligne de séparation est bien sûr préoccupant », a affirmé Alexander Hug,  le directeur adjoint de la mission de l’OSCE en Ukraine, pour qui le TOS-1 Buratino est une arme « imprécise et destructrice ».

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