L’État islamique recrute de plus en plus en Afghanistan

Alors que le mouvement taleb afghan a connu des dissensions internes suite à l’annonce de la mort du mollah Omar, son chef historique et à la désignation du mollah Akhtar Mansour pour le remplacer, l’organisation État islamique (EI) a continué à accroître son influence en Afghanistan.

C’est du moins ce qu’affirme un rapport remis le 25 septembre par un comité d’experts des Nations unies. « Il y a apparemment une expansion virale de la marque Etat islamique », prévient-il.

« Le nombre de groupes et d’individus qui font ouvertement allégeance à l’EI ou s’en déclarent proches continue d’augmenter dans plusieurs provinces d’Afghanistan », constate ainsi le document.

Sur la foi d’estimations faites par les forces de sécurité afghanes, « environ 10% des membres de l’insurrection active dominée par les talibans sont des sympathisants de l’EI ». Et encore ce chiffre serait encore loin d’être définitif car « les ralliements changent pendant la saison des combats » actuellement en cours.

Toujours d’après ce rapport, l’EI, dont le noyau dur est formé par « un très petit nombre » de jihadistes venus d’Irak et de Syrie,  serait désormais présent dans 25 provinces afghanes.

En outre, l’organisation jihadiste recrute essentiellement parmi les groupes insurgés déjà formés, souvent à cause de désaccords avec la direction du mouvement taleb afghan ou de celle d’al-Qaïda, dont ces ralliés veulent se démarquer en affichant une « identité distincte ».

C’est ainsi le cas du Mouvement islamique d’Ouzbékistan qui, très présent dans le nord de l’Afghanistan, a récemment annoncé son allégeance à l’EI.

Le document indique également que ces jihadistes recrutés par l’EI s’attaquent surtout aux forces gouvernementales afghanes, plus rarement aux autres factions de l’insurrection restées fidèles au mouvement taleb et à al-Qaïda.

En juin, un autre rapport, cette fois publié par le Pentagone, avait noté « quelques signes d’efforts de recrutement limité » de l’EI en Afghanistan. Et d’évoquer une « phase initiale d’exploration » que ce dernier « continuera probablement d’essayer d’augmenter sa présence (…) pendant l’année à venir », en cherchant « à rivaliser » avec les taliban et leurs alliés.

Les efforts de l’EI pour s’implanter en Afghanistan sous le nom de « Province de Khorasan » avaient également été soulignés par le général américain John Campbell, le commandant de la mission de l’Otan Resolute Support.

« Si on ne met pas la pression (sur les affiliés de l’EI), avec le temps, cela va continuer à prendre de l’ampleur », avait-il dit, en mai dernier. Et d’ajouter : « Nous n’avons pas vu d’opérations à ce stade comme en Syrie. Mais avec le temps c’est ce qu’ils veulent faire. Donc il faut se débarrasser de cela maintenant. »

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