L’armée suisse devra encore se passer d’avions de transport tactique

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La Suisse a une particularité : mis à part quelques appareils pour assurer des vols VIP et des liaisons, son aviation militaire ne dispose pas d’avion de transport. Et cela alors que, par exemple, un État comme le Luxembourg disposera, d’ici 2019, d’un A400M Atlas.

Pourtant, le 22 septembre au matin, le Conseil national (la chambre basse du Parlement suisse) avait adopté une motion du Conseil des États (chambre haute) demandant l’acquisition d’avions de transport pour « les missions internationales en faveur de la paix, civiles ou militaires, pour l’aide en cas de catastrophe et pour le rapatriement d’urgence de citoyens suisses ». Seulement, il s’est ravisé, plus tard dans la journée, lors d’un second vote justifié « par des malentendus ».

En 2004, déjà, un projet visant à inscrire dans l’un des prochains programmes d’armement à venir l’acquisition de deux avions de transport Casa C-295M [pour 109 millions de francs suisses à l’époque] avait été également refusé.

Seulement, si la Suisse n’avait jusqu’alors pas besoin d’avions de transport, les choses ont changé. En 2014, faute de cette capacité, la Confédération a été contrainte de renoncer à intervenir en Libye pour évacuer son personnel diplomatique ainsi qu’à participer à la mission internationle de lutte contre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.

En outre, elle est obligée de louer, deux fois par semaine, un avion de transport auprès de l’Espagne pour les besoins de la SWISSCOY (Swiss Company), c’est à dire le contingent de l’armée suisse déployé dans le cadre de la mission internationale de soutien de la paix au Kosovo, au sein de la KFOR.

Le principe de louer un avion de transport satisfait visiblement une majorité d’élus suisses. « La solution actuelle s’avère la plus économique et la plus flexible. Un avion revient à quelque 200-300 millions de francs, et ce sans compter la formation des pilotes », a fait valoir Aline Trede (Verts). Sans doute que le prix avancé par l’élue pour un C-295M est surévalué, sachant que l’Inde en a commandés 56 pour 1,6 milliards d’euros en mai dernier.

Cela étant, le choix du type d’avion n’aurait pas été simple. « Nous n’aurions besoin que d’un appareil relativement petit. Pour les missions en Afrique au contraire, l’engin idéal est complètement différent », a en effet expliquer Ueli Maurer, le conseiller fédéral en charge des affaires de défense. Et il aurait fallu trouver les ressources financière pour cette acquisition, en différant d’autres projets.

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