L’achat des deux anciens BPC russes coûtera 950 millions d’euros à l’Égypte

L’accord portant sur l’annulation de la livraison de 2 Bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral destinés à la marine russe prévoyait le remboursement par la France des sommes avancées par la Russie, soit 949,7 millions d’euros.

Pour rappel, quand Moscou a commandé ces deux navires, le montant du contrat était de 1,2 milliards d’euros. Finalement, l’Égypte, qui compte donc les reprendre, va faire une bonne affaire puisque, selon l’entourage de M. Le Drian, le ministre de la Défense, Le Caire aura à débourser environ… 950 millions d’euros.

La formation des équipages de marine égyptienne est comprise dans l’accord. Et la question de l’armement reste « ouverte », sachant qu’un BPC est armé de 2 systèmes de missiles sol-air SIMBAD, de 4 mitrailleuses Browning M2-HB de 12,7 mm et éventuellement de 2 canons de 20 mm Narwhal.

« La France assurera donc la livraison de ces bateaux sans rien perdre tout en faisant en sorte de protéger l’Egypte », a ainsi commenté le président Hollande, à son arrivée à Bruxelles, ce 23 septembre, pour participer à un Conseil sur les réfugiés.

Restera à voir comment DCNS, qui ne fera pas de marge sur cette vente,  va s’en sortir avec ce contrat. Ayant négocié l’annulation du contrat russe, Louis Gautier, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, en a donné une idée lors d’une audition au Sénat, le 8 septembre dernier :

« Le contrat était de l’ordre de 1,2 milliard, mais la Coface (*) ne garantit jamais les marges de l’industriel ni la totalité de ses coûts de production. Afin d’éviter que les entreprises et notamment les sous-traitants subissent le contrecoup de la décision de l’État de ne pas exporter les BPC, la Coface a accepté de garantir à 100 % les coûts de fabrication. Elle a également accepté qu’une partie des frais généraux soit prise en compte. (…) Les 895 millions assurés par la Coface se composent des 865 millions, auxquels il convient d’ajouter les frais de gardiennage (2 millions par mois pour les deux BPC) et une partie des frais généraux. Cela pourrait atteindre un total de 1 milliard, à comparer au 1,2 milliard initial. (…) Lorsque DCNS, qui est propriétaire, et Coface, usufruitière, revendront les BPC, il conviendra de soustraire à ce montant le prix de la revente ».

Et de conclure : « Ce n’est qu’au jour de la vente que nous saurons si la Coface a dû supporter, et pour quel montant, un sinistre industriel. Il ne s’agit pas d’un débours mais d’une moindre recette sur le compte où la Coface reverse une part de ses excédents au budget de l’État ».

(*) Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur

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