Le Royaume-Uni pourrait remplacer ses chars Challenger 2
« Les chars n’ont plus d’avenir et la Guerre froide est terminée ». Ce type d’argument est généralement avancé quand il s’agit de justifier des coupes budgétaires. Un ancien ministre de la Défense le répétait même à l’envi sur les ondes il y a quelques années alors que les faits démontraient le contraire étant donné que des Leopard 2 canadiens et des Abrams américains ont été utilisés en Afghanistan.
D’autres pays y ont cru en se débarrassant de leurs chars lourds, comme l’ont fait la Belgique, l’Autriche ou encore les Pays-Bas. Ces derniers sont maintenant contraints d’intégrer une brigade mécanisée au sein d’une division allemande pour récupérer – très partiellement – cette capacité.
Pas d’avenir les chars? Ce n’est pas ce que pensent les responsables militaires russes, qui ont dévoilé, à grands renforts de publicité, le T-14 Armata, à l’occasion du 70e anniversaire de la capitulation de l’Allemagne nazie, en mai dernier.
Et avec les événements en Ukraine et les mesures de réassurance décidées par l’Otan en faveur des pays baltes et de la Pologne, le char lourd est de nouveau à la mode dans la mesure où il a récemment été impliqué dans plusieurs manoeuvres majeures. Et c’est sans oublier le déploiement de 80 Leclerc par les Émirats arabes unis au Yémen.
Quoi qu’il en soit, au vu des innovations du dernier né des chars russes, l’état-major de la British Army s’interroge au sujet de l’avenir des 227 Challenger 2 encore en service.
Des études portant sur un programme de mise à niveau (CR2 LEP pour Challenger 2 Life Extension Program) sont pour le moment en cours afin de voir ce qu’il y a lieu de faire pour prolonger leur vie opérationnelle jusqu’en 2035, en particulier en traitant leurs obsolescences .
Mais le développement d’un nouveau char est aussi envisagé. Du moins, c’est ce qu’a affirmé un haut responsable de l’approvisionnement de la British Army à IHS Janes. Et cette information a été confirmée au média spécialisé par plusieurs sources de l’industrie de l’armement terrestre. En tout cas, des échanges à ce sujet ont eu lieu avec le ministère britannique de la Défense (MoD). Sans doute en saura-t-on plus au moment de la publication de la revue stratégique de défense et de sécurité (SDSR), prévue avant la fin de cette année.
Quasiment contemporain du Leclerc (il a eu autant de succès que lui à l’exportation, en trouvant preneur seulement à Oman), le Challenger 2 a la particularité d’être armé par un canon rayé L30A1 incompatible avec les munitions de 120 mm aux normes de l’Otan.
Cette question au sujet des chars a été tranchée en outre-Rhin : le ministère allemand de la Défense a en effet déjà indiqué que des études vont être menées pour remplacer, à terme, le Leopard-2, dont la fin de vie opérationnelle est fixée à 2030. En France, l’option choisie consiste à moderniser les 200 Leclerc encore en parc pour les prolonger jusqu’en 2040. Un contrat de 330 millions d’euros a été notifié à cette fin à Nexter en mars dernier.
