Syrie : Russes et Américains ont trouvé des « terrains d’entente »

Si l’on en croit Sergueï Smirnov, le directeur adjoint du FSB, le service de sécurité intérieur russe, environ 2.400 combattants de l’État islamique (EI ou Daesh) en Syrie seraient originaires de Russie (précisément du Caucase russe). Soit un nombre bien plus élevé que les effectifs que Moscou a déployés à Lattaquié, c’est à dire l’un des derniers bastions du régime de Bachar el-Assad…

L’on pourrait penser que cela arrange les affaires de Moscou car plus  il y a de jihadistes russes en Syrie, moins ça en fait à combattre dans le Caucase, région minée depuis des années par le terrorisme islamiste. Mais ce serait prendre le risque de les y voir revenir aguerris par leur expérience syrienne ou irakienne. En clair, ce serait déplacer le problème.

Aussi, cette présence importante de ressortissants russes dans les rangs de l’EI est sans doute l’un des éléments qui, justement, explique l’activité militaire accrue de la Russie en Syrie. Cette dernière inquiète les responsables occidentaux, pour qui toute aide apportée à Bachar el-Assad ne ferait que prolonger le conflit syrien. Mais dans le même temps, il y a aussi la nécessité de combattre les jihadistes…

D’où la proposition russe d’établir un dialogue entre « militaires » avec Washington, qui dirige la coalition anti-EI, pour évoquer la situation en Syrie. Pour le moment, du moins officiellement, les discussions ont eu lieu entre les ministres de la défense des deux pays. Une première depuis août 2014.

En effet, avec la crise ukrainienne, Ashton Carter, le secrétaire américain à la Défense, qui a récemment remplacé Chuck Hagel, n’avait pas encore eu de conversation téléphonique avec Sergueï Choïgou, son homologue russe. C’est désormais chose faite.

Dans un communiqué, le Pentagone a indiqué que les deux hommes ont « convenu de poursuivre la discussion sur des mécanismes de désescalade du conflit en Syrie et sur la campagne contre l’État islamique » (déconfliction). Et d’ajouter que ce dialogue a été « constructif ».

Côté russe, on a également fait état de cette discussion téléphonique qui a duré une cinquantaine de minutes. Visiblement, elle a donné lieu à quelques avancées puisque le ministère russe de la Défense a indiqué qu’elle a permis de démontrer « l’existence de terrains d’entente » sur la plupart des sujets évoqués.

Par ailleurs, les forces régulières syriennes, qui, jusque-là, n’ont que peu attaqué l’État islamique, ont intensifié leurs actions, au cours de ces dernières heures, contre l’organisation jihadiste, en lançant notamment des raids aériens relativement important dans les environs de Palmyre et de Raqqa. Aussi, une question se pose : est-ce qu’il y a eu, à un moment donné, une coordination avec la coalition anti-Daesh, qui bombarde également ces secteurs?

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