Syrie : La mort du jihadiste algérien Saïd Arif confirmée

La rumeur de sa mort circulait depuis mai dernier et elle a été confirmée à l’AFP par des responsables français ayant requis l’anonymat : vétéran du jihad, Saïd Arif a bel et bien été tué par une frappe aérienne effectuée par un drone américain en Syrie.

Déserteur de l’armée algérienne, Saïd Arif rejoint, vers le milieu des années 1990, le Groupe islamique armé (GIA) puis l’Afghanistan et les camps d’al-Qaïda, où il côtoie la fine fleur du jihad international, dont Oussama Ben Laden.

En 2000, Saïd Arif arrive en Allemagne, où il se lie avec le groupe de Francfort, responsable de la tentative d’attentat contre le marché de Noël et la cathédrale de Strasbourg en décembre de cette année-là. Dans le même temps, il recrute des volontaires pour aller combattre en Tchétchénie.

Par la suite, Saïd Arif a trouvé notamment refuge dans la vallée du Pankissi (Géorgie), où, selon les Nations unies, il est soupçonné d’avoir participé à « la production d’armes chimiques et biologiques ». Il y aurait rencontré un certain Abou Atiya, un proche d’Abou Moussab al-Zarkaoui, alors chef de l’organisation al-Tawhid (qui deviendra plus tard la branche d’al-Qaïda en Irak puis l’État islamique).

De retour en Europe, Saïd Arif met en place des réseaux de recrutement pour envoyer des combattants en Irak. En 2003, il est arrêté en Syrie puis extradé l’année suivante en France pour son implication dans la filière dite tchétchène.

Ce groupe est alors accusé d’avoir planifié des attentats à l’arme chimique contre la tour Eiffel, un grand magasin du Forum des Halles, des commissariats et des intérêts israéliens. En 2006, puis en appel, en 2007, Saïd Arif est condamné à 10 ans de prison, assortis d’une peine de sûreté des deux tiers.

Finalement, ce vétéran du jihad sort de prison en 2011 avant d’être placé en résidence surveillée. Devant être expulsé de France, la Cour européenne des droits de l’Homme estime alors qu’il ne doit pas être renvoyé en Algérie, de crainte qu’il subisse des tortures.

Viennent alors deux épisodes pas très glorieux… Placé, donc, en résidence surveillée à Millau, Saïd Arif fausse compagnie à ses surveillants avant d’être à nouveau arrêté en… Suède, où, a-t-il expliqué, il voulait rejoindre sa femme et ses enfants.

On apprend toujours de ses échecs dit-on… Sauf que, en mai 2013, le jihadiste s’est encore fait la belle alors qu’il était en résidence surveillé à Brioude (Haute-Loire), après avoir reçu de la part de Pôle Emploi, raconte le quotidien La Montagne, un pécule de 5.000 euros. Pour sa réinsertion, sans doute…

Malgré l’avis de recherche lancé dans l’espace Schengen, Saïd Arif est resté introuvable, la dernière trace qu’il a laissée étant une photo d’un radar fixe, prise sur une autoroute menant en Belgique, au volant de la voiture appartenant à la belle fille du patron de l’hôtel où il était en résidence surveillée.

Finalement, c’est en Syrie que Said Arif sera retrouvé, quelques semaines plus tard. Là, il a rejoint le groupe jihadiste Jund al-Aqsa, proche du Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda. En août 2014, il a été ajouté sur la liste américaine des principaux terroristes recherchés ainsi que sur celle du comité des sanctions des Nations unies. Visiblement, avant d’être tué, ce vétéran du jihad s’occupait de recruter et d’accueillir des combattants, notamment francophones.

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