Lockheed-Martin dévoile le successeur de l’avion espion U2

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Cet été, l’on a appris que la division Skunk Works de Lockheed-Martin, chargée des projets avant-gardistes de l’industriel, planche actuellement sur un possible successeur de l’avion espion U2 « Dragon Lady », dont le retrait du service actif est programmé avant la fin de cette décennie.

Selon les plans de l’US Air Force, il s’agit de remplacer le U2 par le drone HALE (Haute altitude longue endurance) RQ-4 Global Hawk, développé par Northrop Grumman. Seulement, les performances de ce dernier sont bien en deçà de celles affichées par le Dragon Lady, à commencer par la capacité d’emport de charges, et donc de capteurs.

Sur plusieurs points (vol dans un espace aérien dense, contraintes météorologiques, etc…), le U2 est bien supérieur au Global Hawk… D’où le fait qu’il est encore intensément utilisé par l’aviation américaine pour recueillir du renseignement. Toutefois, l’avantage du drone de Northrop-Grumman est son autonomie.

Bien que le Dragon Lady ait encore du potentiel, l’US Air Force a fait le choix du Global Hawk, pour des raisons strictement financières, étant donné qu’elle n’est pas en mesure de garder en même temps deux plateformes ISR (Intelligence, surveillance, reconnaissance).

D’où le projet de Lockheed-Martin consistant à développer un appareil qui aurait les avantages de l’U2 et du RQ-4 Global Hawk. À l’occasion de la conférence annuelle de l’Air Force, l’industriel a ainsi levé le voile sur le TR-X (pour tactical reconnaissance), c’est à dire le successeur du Dragon Lady.

Comme le U2, le TR-X serait doté du moteur General Electric F-118, ce qui lui permettrait de voler à 70.000 pieds, d’avoir les mêmes performances et une capacité identique d’emport de capteurs.

Mieux même : selon Scott Winstead, le chef du programme U2 chez Lockheed-Martin, cet appareil serait éventuellement en mesure d’être équipé d’armes laser, tant offensives que défensives. Voilà une différence de taille avec le Dragon Lady, qui n’est pas armé. Les efforts de la division Skunk Works portent notamment sur son autonomie et sa discrétion.

Pour Scott Winstead, l’US Air Force aurait besoin d’une flotte de 25 à 30 TR-X, contre 17 U2 et 21 RQ-4 Global Hawk actuellement. Cet appareil pourrait être prêt d’ici 2025.

Cela étant, l’US Air Force n’a jamais sollicité Lockheed-Martin pour développer un successeur au Dragon Lady, dont l’origine remonte aux années 1950. Mais l’un de ses responsables en charge des capacités ISR, le général Robert Otto, a semblé plutôt sceptique.

« Une plateforme ISR de nouvelle génération devra être furtive pour pénétrer les espaces aériens contestés et la furtivité entraîne généralement d’énormes augmentations des coûts », a-t-il confié à Defense News.

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