Pas de frappes françaises en Syrie avant plusieurs semaines, selon M. Valls

Le débat sans vote qui s’est tenu ce 15  septembre à l’Assemblée nationale, devait d’abord porter sur les « vols de reconnaissances » en Syrie puis finalement, après un changement de dernière minute, sur « l’engagement des forces aériennes au-dessus du territoire syrien ».

Mais la question d’un éventuelle intervention terrestre contre les jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh) a souvent été évoquée, notamment par le Premier ministre, Manuel Valls. « Toute intervention au sol de notre part ou occidentale serait inconséquente et irréaliste » a-t-il ainsi estimé, étant donné que, selon lui, la France ne serait en mesure de convaincre ses partenaires pour mener une telle opération.

« Intervenir avec les Européens ? Qui parmi eux serait prêt à une telle aventure. Avec les Américains ? Le veulent-ils ? Non. Il faut tirer des leçons du passé », a lancé le chef du gouvernement, pour qui l’EI veut « nous contraindre à intervenir sur le terrain pour nous enliser ».

Toutefois, M. Valls indiqué la France soutiendrait la formation d’une coalition formée par les pays de la région. Reste à trouver lesquels… Le Liban a ses propres problèmes, la Jordanie n’en a pas les moyens et les monarchies du Golfe sont occupées au Yémen.

Enfin, l’Iran suit sa propre logique et soutient le régime de Bachar el-Assad… ce qui ne serait pas sans poser de problèmes en cas d’un renforcement de sa présence militaire en Syrie… C’est à dire à proximité immédiate d’Israël.

Aussi, il n’est question que de missions aériennes au-dessus du territoire syrien, dans le cadre de l’opération Chammal.

« Depuis le mardi 8 septembre, nos forces aériennes survolent la Syrie. Il s’agit d’abord d’une campagne de renseignement. Cette campagne durera le temps qu’il faudra, plusieurs semaines certainement », a affirmé M. Valls.

« Ces missions de reconnaissances sont prises à titre national. Nous choisissons seuls les zones de survol. (…) Nous choisirons seuls les objectifs à frapper », a-t-il encore précisé, en soulignant que d’éventuelles frappes ne devaient pas contribuer à renforcer le président syrien, Bachar el-Assad. Car, a-t-il expliqué, « avec un homme responsable de tant de morts, de crimes de guerre et contre l’humanité, aucun compromis, aucun arrangement n’est possible. Transiger, pactiser, comme le proposent certains, ce serait une faute morale ».

« Nous le savions dès le départ, et, sans démagogie, nous devons cette vérité à nos concitoyens : combattre les groupes terroristes, lutter contre Daesh ne peut être qu’un combat de longue haleine », a fait valoir le Premier ministre. « Nous devons mieux identifier et localiser le dispositif de Daesh pour être en mesure de le frapper sur le sol syrien et d’exercer ainsi notre légitime défense », en application de la Charte de l’Onu, a-t-il poursuivi.

Ainsi, les frappes aériennes en Syrie contre l’EI sont peut-être nécessaires… Mais elles ne sont pas suffisante. C’est ce qu’a avancé Christian Jacob, le chef de file des Républicains à l’Assemblée.

« Est-ce qu’une intervention exclusivement aérienne, sans troupes au sol, sans mandat international, sans mobilisation des grandes puissances régionales, apporterait un bénéfice stratégique dans la durée? Nous pensons que non », a-t-il dit, estimant qu’il fallait s’entendre avec la Russie (« sans les Russes, vous ne ferez rien », a-t-il lancé) pour que la France puisse intervenir en Syrie avec une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies.

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