La Russie menace la Suède de « représailles » en cas d’adhésion à l’Otan

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La question d’une possible adhésion de la Suède à l’Otan est régulièrement posée, ces dernier temps, en raison notamment de l’activité militaire russe dans le nord de l’Europe. Cette perspective est toutefois lointaine, en raison de l’opposition massive de l’opinion suédoise, même si cette dernière semble de plus en plus ouverte à une telle éventualité.

Pour le moment, la Suède est seulement membre du Programme de partenariat pour la paix de l’Otan et, à ce titre, les interactions sont nombreuses avec les forces des autres pays de l’Alliance, avec la participation à des exercices ou encore avec la mise à la disposition de moyens militaires à la Nato Response Force (NRF).

Cependant, pour la Russie, il est inconcevable que la Suède puisse, un jour, intégrer pleinement l’Otan. L’une des raisons tient à l’île de Gotland, située à 90 km à l’est de la Suède et à 140 km à l’ouest de la Lettonie.

Étant donné que son contrôle permettrait de verrouiller la mer Baltique et que le trafic maritime y est intense, cette dernière a une réelle importance stratégique. Et cela d’autant plus qu’elle est longée le gazoduc Nord Stream, qui approvisionne l’Europe occidentale en gaz naturel. En outre, elle est susceptible de constituer un « porte-avions » naturel en cas d’invasion des États baltes.

Aussi, quand une porte-parole de la diplomatie affirme que « l’adhésion de la Suède à l’Otan aurait des conséquences en termes militaro-politiques et de politique étrangère, et demanderait nécessairement des mesures de représailles de la part de la Russie », on voit rouge à Stockholm.

« La stratégie de défense et de sécurité nationales est l’affaire de chaque Etat souverain. Cependant, nous considérons toujours la politique de non-participation de la Suède à des blocs militaires comme un facteur important de la stabilité en Europe du Nord », a expliqué, le 10 septembre, Maria Zakharov, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, lors d’un point presse.

Ces propos ont valu à l’ambassadeur russe en poste à Stockholm, Viktor Tatarintsev, d’être convoqué au ministère des suédois des Affaires étrangères pour fournir quelques explications.

« Nous sommes un Etat indépendant qui de façon indépendante décide de sa politique de sécurité (…). Nous n’acceptons pas les menaces et j’ai convoqué l’ambassadeur de Russie pour (lui) poser des questions et obtenir des explications », a affirmé Margot Wallström, la responsable de la diplomatie suédoise.

Pour le général Micael Bydén, fraîchement nommé à la tête de l’état-major des forces armées suédoises, cette « rhétorique n’est pas nouvelle et ne (nous) fait pas peur ».

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