En cas de frappes contre l’EI en Syrie, la France invoquera la légitime défense

À en croire Europe1, et même s’il s’en est défendu sur les ondes de RMC ce 11 septembre, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, était défavorable à l’idée d’une intervention française en Syrie tant que Bachar el-Assad se maintenant au pouvoir. Et cela alors que d’autres pays membres de la coalition anti-État islamique emmenée par les États-Unis ont déjà franchi le pas.

Et M. Fabius n’aurait donc pas apprécié de s’être fait « doubler » par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui a su convaincre le président Hollande de la nécessité d’étentre les opérations françaises à la Syrie au cours de deux conseils restreints de défense auxquels le chef du Quai d’Orsay n’a pas participé étant donné qu’il était en déplacement.

Or, explique Europe1, les militaires français demandaient depuis des mois l’autorisation de pouvoir mener des vols de reconnaissance en Syrie pour avoir une idée plus précise de la présence de l’EI dans ce pays. Et pour cause : sur ce dossier, les États-Unis ne partagent pas tous les renseignements qu’ils ont en leur possession.

Quoi qu’il en soit, d’accord ou pas avec la décision présidentielle, M. Fabius est maintenant bien obligé de suivre le mouvement. Et ainsi de justifier la légalité d’éventuelles frappes françaises en Syrie – une option affirmée par le chef de l’État – sur le plan du droit international.

Sans surprise (Zone Militaire l’avait avancé le 7 septembre), M. Fabius a expliqué, le 10 septembre, que les frappes françaises en Syrie se feront « sur la base de l’article 51 de la Charte des Nations unies, c’est à dire la légitime défense ».

« Dès lors qu’il est avéré qu’à partir du territoire syrien, qui n’est pas entièrement contrôlé par le gouvernement syrien (…) des forces de Daesh (État islamique) menacent des intérêts français, à la fois à l’extérieur et en France, nous sommes parfaitement légitimes à nous défendre », a affirmé le ministre.

Ainsi, la France suit la même logique que le Royaume-Uni, qui a effectué une frappe ciblée en Syrie, le 21 août dernier, contre des individus qui préparaient des attentats sur le sol britannique, et que les États-Unis.

En outre, M. Fabius a rappelé, sur RMC, qu’il « a été précisé que c’est dans le cadre de notre autonomie de décision » que des frappes françaises en Syrie auront lieu ou non. « Bien sûr qu’il y a des coordinations à faire [ndlr, avec la coalition] mais c’est la France qui décide », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, il est affirmé, dans la synthèse hebdomadaire de la DICoD, que ces missions en Syrie « s’inscrivent dans la continuité de celles menées depuis septembre 2014 dans le cadre de l’opération Chammal (c’est à dire celles effectués dans le nord de l’Irak), sans entraîner de changement de la composition de la force », qui s’appuie, au niveau aérien, sur 6 Mirage 2000D/N, 6 Rafale et un avion de patrouille maritime Atlantique 2.

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