Selon un sondage, les Français seraient favorables à une intervention militaire terrestre en Syrie

Il y a deux ans, les sondages étaient quasi-unanimes : les Français refusaient une participation française à une éventuelle opération  en Syrie contre le régime de Bachar el-Assad après l’affaire de l’attaque chimique contre un faubourg de Damas. À l’époque, il était question de frappes aériennes.

Depuis, l’organisation État islamique (EI ou Daesh) est apparue au grand jour, après avoir conquis de larges territoires en Syrie et en Irak, sur lesquels elle a proclamé un « califat ». En outre, elle se livre à une épuration éthnico-religieuse dans les régions qu’elle contrôle désormais tout en étant à l’origine de plusieurs attaques et de tentatives d’attentat en Occident.

Depuis septembre 2014, et dans le cadre de l’opération Chammal, la France est engagée dans une coalition internationale emmenée par les États-Unis pour contrer l’EI. Pour le moment, les forces françaises n’agissent qu’en Irak, en procédant à des frappes aériennes et à des missions de reconnaissance et de renseignement, et en assurant la formation d’unités combattantes des forces irakiennes.

Visiblement, si l’on en croit un sondage réalisé par Ipsos pour le compte de la DICoD (Direction de l’information et de la communication ministère de la Défense), cette opération contre l’EI a le soutien massif de l’opinion puisque 74% des personnes interrogées l’approuvent.

Mais il est question d’aller encore plus loin. Le président Hollande, lors de sa conférence de presse de rentrée, abordera certainement le sujet. En effet, selon le quotidien Le Monde, la France envisagerait de frappe l’EI en Syrie, comme le font actuellement les États-Unis et le Canada.

En tout cas, une autre enquête d’opinion, réalisée cette fois par Odoxa pour Le Parisien/Aujourd’hui en France [.pdf], indique qu’une majorité des personnes interrogées est favorable à une intervention militaire française contre l’EI en Syrie.

Mais la question posée par l’institut de sondage ne portait pas sur d’éventuelles frappes aériennes en Syrie mais sur une intervention terrestre, autrement plus délicate.

Ainsi, à la question « vous personnellement, seriez-vous favorable ou opposé à ce que la France participe à une intervention militaire au sol en Syrie contre le groupe islamiste Daesh (EI/ État Islamique)? », 61% ont répondu par l’affirmative. Et cela dépasse les clivages politiques : les électeurs de droite sont les plus favorables à une telle opération (67%), suivis par ceux de gauche (65%) et par les sympathisants du Front national (64%).

S’ils reflètent vraiment l’opinion des Français, ces chiffres ont de quoi interroger… Qui plus est, on se demande pour quelle raison Odoxa a posé une telle question étant donné que la coalition n’envisage pas d’engager des unités terrestres combattantes tant en Syrie qu’en Irak, la reconquête des territoires contrôlés par l’EI devant se faire avec les forces locales.

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