L’UE veut s’attaquer aux passeurs de migrants « dans les semaines à venir »

Alors que les réactions se multipliaient suite à la diffusion d’une photographie du corps sans vie d’un enfant kurde échoué sur une plage turque, une réunion informelle des ministres de la Défense de l’Union européenne a été organisée, le 3 septembre, à Bruxelles, avec, au menu, un point sur les opérations en cours, à commencer par EUNAVFOR MED, lancée en juin pour lutter contre les passeurs qui exploitent la misère humaine depuis les côtes libyennes.

Cette opération doit compter 3 phases. La première consiste à collecter des renseignements sur les réseaux de passeurs. C’est ainsi que la France y a activement participé en déployant un Falcon 50 de la Marine nationale, mis en oeuvre depuis Sigonella (Sicile) et en engageant ses moyens satellitaires. Ce travail est nécessaire pour passer à la seconde étape.

Quand entrera-t-on dans cette dernière? Mme le Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, a dit espérer que ce soit le cas « dans les semaines à venir ».

« Je vois qu’il y a un large consensus sur la nécessité de commencer la phase deux de l’opération », a-t-elle affirmé à l’issue de la réunion des ministres de la Défense de l’UE. C’est ce qu’a d’ailleurs proposé le commandant de l’opération, l’amiral italien Enrico Credendino, aux 28 États membres, la semaine dernière.

La phase 2 donnerait le mandant aux navires européens d’arraisonner, de dérouter, voire de saisir, les bateaux soupçonnés d’être utilisés par des passeurs et de procéder à des arrestations. Et cela, sans entrer dans les eaux territoriales libyennes, faute d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies

Au cours de ces dernières semaines, a précisé M. Mogherini, les 4 bâtiments européens engagés dans l’opération EUNAVFOR MED et qui croisent à 12 milles des côtes libyennes auraient pu « s’attaquer à des trafiquants et des passeurs » à « 16 reprises » s’ils avaient été autorisés à le faire. « Un passage à la deuxième phase nous permettrait de faire ceci de façon efficace », a-t-elle assuré.

« Une transition vers la phase deux signifie plus de moyens et plus de navires », a encore fait valoir Mme Mogherini. À condition, toutefois, que les États membres se décident à mettre davantage de moyens… Pour l’instant, et hormis les capacités de renseignement françaises, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie ont déployé des navires dans le cadre d’EUNAVFOR MED.

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