M. Kerry se dit convaincu que des forces terrestres seront envoyées en Syrie contre Daesh

Les frappes aériennes seules ne suffiront pas pour éliminer la menace que pose l’organisation jihadiste « État islamique » (EI ou Daesh). Pour être totalement efficaces, il faut qu’elles viennent en appui de troupes au sol, comme on a pu le voir avec les récents succès remportés en Syrie, et même en Irak, par les combattants kurdes.

Selon la stratégie suivie par la coalition internationale emmenée par les États-Unis, il s’agit de contenir la progression de Daesh avec les frappes aériennes, puis d’appuyer les forces locales (unités de l’armée irakienne et rebelles « modérés » syriens) formés par des instructeurs militaires généralement occidentaux quand viendra le temps de la reconquête des secteurs contrôlés par les jihadistes.

Pour autant, cela suffira-t-il? A priori, si l’on en juge par la réponse faite à CNN par John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, on peut en douter, alors qu’il était interrogé sur la nécessité de déployer des troupes en sol en Syrie.

« Vous avez raison : il faudra qu’il y ait des gens au sol. Je suis convaincu qu’il y en aura au moment adéquat », a-t-il ainsi répondu. Quant à savoir si elles seront fournies par les États-Unis, M. Kerry a été catégorique : « Non, le président (Barack Obama) a dit de manière très claire que des troupes américaines ne font pas partie de l’équation. Et je ne crois pas qu’il ait le moindre projet de changer cela », a-t-il affirmé.

Alors qui? « Mais je sais que d’autres en parlent. Il y a des gens dans la région qui sont capables de faire cela, tout comme les opposants syriens au régime en sont aussi capables », a ajouté M. Kerry, sans plus de précision.

« Nous devons augmenter la pression » sur l’EI, a poursuive le secrétaire d’État. « Nous discutons de moyens très précis de faire cela avec d’autres pays dans la région », a-t-il insisté, avant d’indiquer que la question sera discutée au cours de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, à la fin septembre.

Parmi les pays susceptibles d’envoyer des forces terrestres en Syrie, il y aurait éventuellement la Turquie, qui songe surtout à instaurer une zone tampon entre son territoire et les secteurs tenus par l’EI. Quant à l’Arabie Saoudite, elle est déjà occupée au Yémen…

Cela étant, des forces terrestres étrangères sont déjà à l’oeuvre en Syrie, en premier lieu pour soutenir le régime de Bachar el-Assad. C’est le cas du Hezbollah libanais, des Gardiens de la Révolution iraniens ou encore de quelques milices chiites irakiennes.

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