Déploiement inédit de la marine chinoise en mer de Béring

Jusqu’il y encore peu, jamais un navire de guerre battant pavillon de la République populaire de chine n’avait été oberservé en mer de Béring, qui sépare la péninsule du Kamatchatka (Russie) et l’Alaska, où le président américain, Barack Obama, est actuellement en visite.

C’est désormais chose faite. En effet, le Pentagone a confirmé, tout en restant relativement vague, une information du Wall Street Journal selon laquelle 5 navires militaires chinois – 3 frégates, 1 navire de débarquement et 1 autre de ravitaillement – naviguent en ce moment en mer de Béring, précisément à proximité des îles Aléoutiennes, qui, situées au sud-ouest de l’Alaska, sont sous souveraineté américaine.

« Les Etats-Unis n’avaient encore jamais repéré de navires chinois en mer de Béring », a souligné un porte-parole du Pentagone. « Nous respectons la liberté de toutes les nations à déployer des bateaux dans les eaux internationales, conformément au droit international », a-t-il fait valoir.

De son côté, Josh Earnest, le porte-parole de la Maison Blanche, a affirmé qu' »aucune activité menaçante n’a été détectée » avant d’ajouter que les intentions de cette flottille ne « sont pas claires ».

Cette présence navale chinoise près des îles Aléoutiennes a été révélée alors que Pékin s’apprêtait à commémorer les 70e anniversaire de la capitulation japonaise avec un imposant défilé militaire comprenant de nombreux équipements encore jamais officiellement présentés au grand public.
Avec le changement climatique annoncé, la mer de Béring – et notamment le détroit du même nom – va gagner en importance stratégique étant donné qu’elle donne accès à l’Arctique, où de nouvelles routes maritimes seront susceptibles d’être ouvertes.

Et cela intéresse au plus haut point la Chine, qui a récemment obtenu le statut d’observateur au sein du Conseil de l’Arctique en mai 2013, après avoir signé un accord de libre-échange avec l’Islande et investi dans l’acquisition de brise-glaces.

Quant aux États-Unis, ils sont à la traîne alors que la Russie et le Canada, notamment, ont affirmé depuis longtemps leur intérêt pour cette région et ses importantes ressources naturelles présumées. Il y a deux ans, le Pentagone et la Maison Blanche avaient publié une « stratégie » mettant l’accent sur la liberté de navigation.

« Nous commençons à réfléchir et à planifier la façon dont notre flotte navale et d’autres capacités et moyens devront s’adapter à l’évolution et aux besoins de la région », avait expliqué Chuck Hagel, alors secrétaire américain à la Défense.

Depuis, il ne s’est pas passé grand chose… jusqu’à l’annonce faite par le président Obama visant à renouveller la flotte de brise-glaces de l’US Coast Guard. En la matière, ces derniers ne sont pas les mieux lotis, avec seulement 3 navires de ce type, dont 2 sont totalement opérationnels.

« L’accroissement de l’activité humaine dans la région arctique va nécessiter une intendance importante pour maintenir ouvertes les routes maritimes nécessaires pour le commerce global et la recherche scientifique, ainsi que pour permettre les activités de recherche et de secours et contribuer à la paix et la stabilité régionales », a ainsi expliqué la Maison Blanche.

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